Le ministre délégué auprès du Ministre de l'Intérieur répondait ce mardi aux questions hebdomadaires des conseillers de la deuxième Chambre. Il a notamment évoqué le programme de renouvellement du parc automobile des petits et grands taxi que gère le ministère au niveau des Wilayas. Lancé en 2013, le processus de renouvellement du parc automobile n'a pas encore dépassé le stade des 54%. Précisions. La Mercedes 240. L'un des vieux vestiges des années 1980 au Maroc. En voila un modèle à la vétusté avérée, consubstantiellement liée à nos Grands taxis dont les services de l'Intérieur comptent se débarrasser. A commencer par les voitures de cette série, Noureddine Boutayeb a déclaré que « le programme de renouvellement des taxis vise à améliorer les conditions de travail, les revenus des professionnels, réduire la consommation de carburant, ainsi que du reste des coûts d'exploitation. C'est notamment les coûts de réparation et d'entretien qui ménent la vie dure aux professionnels du transport en commun ». Le ministère entend donc améliorer les indicateurs de son tableau de bord en agissant sur la qualité des services, les conditions de transports, l'impact environnemental ainsi que la sécurité routière. Noureddine Boutayeb a indiqué aux conseillers de la deuxième Chambre que le montant de la subvention de renouvellement d'un grand taxi est de 80 000 DH pour chaque véhicule retiré de la circulation et mis en hypothèque. Pour les petits taxis, la subvention de renouvellement a été fixée à 30% du prix du véhicule neuf, à condition que la valeur financière ne dépasse pas les 35 000 DH pour chaque vieux taxi. Les élus de la Chambre des conseillers ont relevé dans le cadre des questions orales adressées au ministre délégué que malgré ces incitations financières, une importante partie des professionnels travaillant dans le secteur n'ont pas encore été impliqués dans ce processus. Sur cette affaire, le membre du Bureau national du Syndicat national des taxis, Mohamed Najib a expliqué à Hespress que l'agrément de transport (la fameuse « grima » comme l'appellent les Marocains ) est le premier des obstacles qui empêchent les professionnels de s'engager dans le renouvellement de leurs grands ou petits taxis, compte tenu de l'ambiguïté qui entoure la relation le bailleur et le locataire du précieux sésame. « Plusieurs détenteurs d'agréments de transport refusent d'accorder l'approbation de renouvellement aux professionnels » Le dirigeant syndical indique qu'en règle générale, « le propriétaire du taxi qui souhaite renouveler sa voiture doit, lors de la demande de bénéficier de la subvention de renouvellement, inclure dans le dossier un document précisant s'il est propriétaire de l'agrément ». C'est dans ce cas qu'une déclaration sur l'honneur est demandée afin de poursuivre la procédure de renouvellement. L'autre obstacle poussant un nombre de professionnels à ne pas s'impliquer dans le processus de renouvellement est le décès du propriétaire de l'agrément de transport, poursuit Mohamed Najib. Dans ce cas, le propriétaire du taxi doit lui-même demander le « transfert de l'autorisation » s'il souhaite bénéficier de la subvention du renouvellement de sa voiture. Mais compte tenu des difficultés qui se posent en cas de conflit entre les héritiers du défunt, nombreux sont les professionnels à prendre leurs distances vis-à-vis de la proposition de changer de véhicule, aussi alléchante soit-elle.