Certains hôteliers et voyagistes considèrent qu'il était préférable que l'opération coïncide avec les vacances des écoles marocaines qui commencent le 23 janvier. Conçu comme un catalogue, le site kounouzbiladi.com ne permet pas de réservation directe. Encore une polémique dans le tourisme : l'opération Kounouz Biladi lancée lundi 17 décembre est accueillie avec scepticisme par certains professionnels qui considèrent que la période choisie est inopportune. Ils estiment qu'il fallait attendre les vacances des écoles marocaines qui commenceront le 23 janvier 2013. Un argument tiré par les cheveux dans la mesure où l'opération n'est plus limitée dans le temps et que les prix ne sont plus imposés aux hôteliers. Ces derniers peuvent, grâce à leur code d'accès, insérer leurs offres sur le site kounouzbiladi.com mis à leur disposition gratuitement par l'Office national marocain du tourisme (ONMT), directement ou en passant par une agence de voyages, et les retirer à leur guise. En tout cas, pour le moment, les nouvelles offres sont insignifiantes. Même si elles sont intéressantes au niveau des prix, les offres sont beaucoup moins nombreuses que dans la centrale de vente Booking vers laquelle le site kounouzbiladi dirige, du reste, l'internaute en cas de besoin. Le fait que le site de l'office ouvre l'accès au spécialiste de la vente en ligne de voyages est fort critiqué par les voyagistes marocains, notamment en raison de la commission de 20 à 25%, payée en devises, sur les réservations qui transitent par elle. L'ONMT rétorque, à juste titre, qu'en l'absence d'une alternative de rechange, c'est-à-dire d'une offre de taille émanant des voyagistes nationaux, cette solution est incontournable pour satisfaire le touriste, national ou étranger. Voyagistes et hôteliers en retard sur le e-commerce Il n'empêche, le site kounouzbiladi.com gagnerait à être amélioré, car s'il permet de visualiser les offres des hôteliers et des agences de voyages, il n'est pas possible de réserver une chambre d'hôtel en restant sur ce site. En effet, pour des raisons compréhensibles (l'ONMT n'étant pas une centrale de vente), les internautes sont dirigés au moment de réserver vers l'hôtel concerné ou l'agence de voyages qui le commercialise. Et là, c'est tout simplement le début du casse-tête, car la plupart des agences et des hôtels ne disposent pas d'un système de paiement par internet, et certains, et non des moindres, confondent même adresse mail et site internet. Au bout du parcours, le client est invité à faire sa réservation par mail. Autant donc prendre un annuaire téléphonique et appeler l'hôtel comme cela se fait depuis toujours. Il ne faut donc pas s'étonner que le client préfère aller sur booking.com qui présente une offre diversifiée et une procédure fluide. Il revient aux agences de voyages de se mettre à niveau car si les prix sont à la portée de tous, trouver le bon plan est une autre histoire.