Le Maroc importe Encore 30 000 tonnes de dattes. 7.8 milliards de DH seront investis dans la production d'ici 2020, dont 5 milliards apportés par l'Etat au titre de la subvention. Promesses tenues pour la deuxième édition du salon international des dattes du Maroc qui a eu lieu à Erfoud du 10 au 13 novembre. Les chiffres communiqués par les organisateurs confirment que l'engouement suscité lors de la première édition n'était pas du tout un mirage. D'abord, le nombre d'exposants est passé de 140 à 180 entreprises, ce qui a conduit les organisateurs à porter la surface du salon de 30 000 m2 à 40 000 m2. Cet élément ne peut pas être apprécié à sa juste valeur si on ne précise pas que les opérateurs à qui on avait offert les espaces gratuitement, lors de la première édition, se sont acquittés, cette fois-ci, comme dans les événements du genre, d'une redevance proportionnelle au nombre de mètres carrés occupés. Plusieurs entreprises sollicitées ont expliqué que si elles n'ont pas conclu de contrats sur les lieux du salon, elles ont vu clairement l'intérêt de marquer leur présence dans le salon, ne serait-ce que pour avoir de la visibilité. «Nous avons pu mesurer l'effet de notre participation au premier salon sur deux plans. D'abord, tout simplement, notre chiffre d'affaires s'est accru de 50%, ce qui est totalement inattendu, surtout avec cette ampleur. Deuxièmement, la nature de la demande a évolué puisque notre clientèle demande des emballages en quadri, par exemple», explique Olivier Brisset, de la société Capman, spécialisée dans l'emballage. Les fournisseurs d'équipement pour le goutte-à-goutte ont aussi ressenti un frémissement de la demande, même s'ils s'accordent sur le fait que les agriculteurs rencontrent des difficultés pour les autorisations de forage. Même son de cloche pour les producteurs de fertilisants, plants sélectionnés, etc., qui confirment que leur présence au SID se justifie pleinement. Quant aux concessionnaires qui avaient investi le «pôle machinisme agricole», ils avouent faire près de la moitié de leurs ventes de la région lors des trois jours du salon. Un contrat-programme avait été signé il y a un an Les associations d'agriculteurs expliquent, quant à elles, que le salon est un lieu de rencontre par excellence et cela pour deux raisons. Primo, ils consacrent une partie de leurs temps à faire le point sur des questions d'intérêt commun ou à prendre langue avec les responsables des associations ou des fédérations. Il peut même arriver que de nouveaux membres soient recrutés. D'ailleurs, explique l'un d'entre eux, c'est ici qu'il a été décidé d'augmenter les capacités de conservation de 2 000 tonnes à 5 000 tonnes, sachant que 40% de la production des dattes au Maroc est consommée pendant le mois de Ramadan. Mais, au-delà du salon, c'est au niveau des choix du gouvernement et des outils utilisés pour encourager le secteur dattier qu'il faut s'arrêter. Le Dr Bachir Saoud, directeur de l'Agence nationale de développement des zones oasiennes et l'arganier (ANDZOA), qui est aussi le directeur du salon pour cette édition, explique à cet égard que «l'Etat est engagé dans une action d'encouragement balisée par le contrat programme signé en avril 2010». En effet, sur l'ensemble des quatre régions (Tafilalt, Souss Massa Drâa, Guelmim-Smara et l'Oriental), l'Etat prend 80% des charges liées à l'irrigation et 100% du coût de vitro-plants certifiés et résistants, notamment au grand mal de l'arbre qui n'est autre que le bayoud. En gros, l'investissement attendu d'ici 2020 est de 7,8 milliards de DH, dont 5 milliards à la charge de l'Etat par le biais des subventions indiquées plus haut. L'objectif est d'améliorer la productivité mais aussi de travailler sur la conservation, la valorisation du produit et la commercialisation. L'ambition est de porter la production à 120 000 tonnes d'ici 2020 contre 90 000 actuellement, et d'être en mesure, non seulement de couvrir la demande (le Maroc importe quelque 30 000 t par an), mais aussi d'exporter au moins 5 000 t à l'horizon 2020. La seule ombre au tableau dans ce salon est la faiblesse de la participation de pays étrangers. Des 13 pays attendus, seuls trois se sont faits représenter (Tunisie, Algérie et Emirats Arabes Unis). Questionné à ce propos, le Dr Bachir Saoud avoue ne pas avoir encore d'éléments là-dessus mais il fait remarquer la contribution de pays étrangers comme l'Arabie Saoudite, au niveau du volet du programme scientifique de la manifestation. C'est tout aussi important que la présence d'exposants.