Marrakech, Casablanca, Agadir et Tanger sont les principales destinations. Environ 8 millions de touristes d'affaires sont générés chaque année par la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Belgique. En ces temps d'incertitude sur le marché du tourisme mondial, le développement de niches potentiellement prometteuses peut amortir le contrecoup de la défiance du touriste classique envers le monde arabe, même si la destination Maroc tient le coup avec ses 6% de croissance en termes d'arrivées. Peut mieux faire, estime l'Office national marocain du tourisme (ONMT) qui veut donner un coup de pouce au segment du tourisme d'affaires, qu'il juge insuffisamment mis en valeur. C'est dans cet esprit d'ailleurs qu'il co-organise avec la Fédération nationale du tourisme (FNT) les premières journées professionnelles dédiées au créneau, connu sous l'acronyme Mice (meeting, incentive, congress and exhibitions) c'est-à-dire réunions, conférences, congrès et expositions. Il faut dire qu'à ce jour, il y a très peu de données précises sur ce segment. Un sondage réalisé par l'office révèle que le tourisme d'affaires représentait, en 2009, 14% des nuitées dans les hôtels 5*, 4* et 3* à Marrakech, Casablanca, Agadir et Tanger, soit 1,15 million de nuitées enregistrées en 2009. Comme ces villes réalisent, selon l'Office du tourisme, 85% des nuitées Mice, le nombre total enregistré dans le pays est de 1,35 million. Selon l'International congress and convention association (ICCA), 18 événements internationaux se sont tenus au Maroc en 2008, dont 12 à Marrakech. Entre 1999 et 2008, le nombre de ces événements a été multiplié par 2,5. Mais il reste encore beaucoup à faire. En effet, à en croire l'ONMT, les six marchés stratégiques du Maroc que sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la France, la Belgique et l'Espagne émettent environ 8 millions de touristes Mice chaque année, soit entre 2 et 7 % du flux de sortie des touristes vers l'étranger. Un segment en mal d'organisation Si le tourisme d'affaires étranger ne pèse pas encore lourd dans les arrivées et nuitées touristiques au Maroc, on estime que le tourisme d'affaires interne a connu un véritable essor durant la dernière décennie, au point qu'il représenterait dans certains établissements hôteliers de Marrakech jusqu'à 30 % du volume d'affaires. En tant que niche à développer pour des destinations avérées comme Marrakech et Casablanca, mais aussi Agadir, Fès, Rabat et Tanger, il est ainsi retenu comme marché prioritaire dans la stratégie globale à l'horizon 2014. A l'office, on estime qu'une meilleure orientation de l'offre permettrait d'attirer davantage de monde sur ce segment. Il faudra toutefois commencer par l'organiser, soulignent des professionnels. Le tout petit nombre d'agences spécialisées est gêné par «la pagaille» qui règne sur ce segment.