La 2ème édition des ‘'Meetings Morocco'', organisée à la mi-janvier à Marrakech, a permis aux responsables du tourisme national de faire valoir l'offre MICE marocaine. Celle-ci demeure encore en deçà des attentes. En témoigne l'organisation de la COP22, dont la ville de Marrakech était, incontestablement, la capitale marocaine du MICE (Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions), mais elle a dû recourir à des chapiteaux édifiés sur la place Bab Ighli pour pouvoir abriter les travaux de ce rendez-vous planétaire. Cette démarche n'est malheureusement pas isolée. Elle est, en effet, courante dans les autres villes du Royaume où l'infrastructure MICE est insuffisante. Dans ce contexte, on compte au total 631 des équipements MICE sur tout le territoire national, au nombre de 287 salles de réunions d'hôtels, 239 salles de conférences, 54 amphithéâtres, 25 complexes culturels, 12 salles de réunions indépendantes, 4 palais de congrès et 5 autres types d'équipements. Dont trois centres de congrès à Marrakech, en l'occurrence le palais des congrès Mansour Eddahbi qui offre 1.145 places, le centre de conférences du groupe Palmeraie, avec 2.000 places, et le palais des congrès du groupe Mogador, avec 1.800 places. Une offre qui ne fait pas le poids face à ses concurrents comme Istanbul, Barcelone ou encore Dubaï. Pour comprendre le retard accusé par le Maroc en matière d'infrastructures MICE, il suffit de voir le cas de la ville turque d'Istanbul où le seul palais des congrès Lütfü Kırdar accueille jusqu'à 7.000 congressistes, soit près d'une fois et demi l'offre cumulée des trois centres de congrès de Marrakech, le fleuron MICE du Royaume. Par ailleurs, les décideurs du secteur touristique, notamment le ministère du Tourisme et la Confédération nationale du tourisme, ont pris conscience des carences et du potentiel de cette niche. Pour lui permettre d'aller au-delà des 10% actuels de contribution à la valeur ajoutée du secteur touristique, le ministère a donc décidé de muscler l'offre MICE à travers l'édification d'importantes infrastructures d'accueil d'événements d'envergure internationale. Ces projets, lancés dans le cadre de la Vision 2020, ciblent quatre destinations phares, telles que Marrakech, Agadir, Casablanca et Tanger. Pour rappel, seule la ville ocre présente le plus fort potentiel sur le segment MICE, un World Exposition Park y sera édifié. À Casablanca, le poumon économique du Maroc, un palais des congrès sera construit au niveau de la Marina. A Tanger, où quelques infrastructures d'accueil de congrès et de voyages incentives sont déjà présentes, il y aura un parc d'exposition. A Agadir, les équipements existants sont jugés pour le moment suffisants pour séduire les professionnels du monde entier. Au fait, il convient d'intégrer l'offre MICE dans la promotion de la destination et communiquer fortement dessus. Lorsque ces infrastructures seront achevées, à l'horizon 2020, le Maroc pourra accueillir plus de touristes d'affaires qui dépensent, par nuitée, plus que la moyenne des autres touristes étrangers. En effet, selon une analyse de la demande touristique effectuée par l'Observatoire du tourisme, un touriste d'affaires dépense en moyenne 1.400 DH par nuitée, contre uniquement 950 DH pour les touristes ordinaires. La même analyse indique que les principales nationalités visitant le Maroc pour un voyage d'affaires proviennent de France (37%), d'Espagne (11%), du Benelux (9%), du Royaume-Uni (5%), d'Amérique du Nord (5%), d'Allemagne (3%) et d'Italie (3%). Nonobstant, les voyageurs d'affaires passent en moyenne 5,4 jours au Maroc. Les Anglais sont ceux qui restent le plus longtemps durant leur séjour professionnel avec une moyenne de 6 jours, suivis des Espagnols (5,4 j), des Français (5,3 j), des Italiens (5 j) et des Allemands (4,4 j). Une assez bonne manne pour le tourisme national.