Marrakech, la capitale du MICE, ne compte que trois centres de congrès dont l'offre cumulée ne dépasse pas les 5.000 places. À titre de comparaison, à Istanbul, le seul centre des congrès Lütfü Kırdar peut accueillir jusqu'à 7.000 congressistes. La COP22 l'a rappelé, la 2e édition des Meetings Morocco l'a ressassé: l'offre MICE marocaine est encore très insuffisante! Pour preuve, lors de la COP22, la ville de Marrakech, qui est incontestablement la capitale marocaine du MICE (Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions), a dû recourir à des chapiteaux édifiés sur la place Bab Ighli pour pouvoir abriter les travaux de ce rendez-vous planétaire. Cette démarche n'est malheureusement pas isolée. Elle est en effet courante dans les autres villes du royaume où l'infrastructure MICE est quasi inexistante. En fait, on recense au total 631 équipements MICE sur tout le territoire national. Des équipements qui comprennent 287 salles de réunions d'hôtels, 239 salles de conférences, 54 amphithéâtres, 25 complexes culturels, 12 salles de réunions indépendantes, 4 palais de congrès et 5 autres types d'équipements. Dont trois centres de congrès à Marrakech, en l'occurrence le palais des congrès Mansour Eddahbi qui offre 1.145 places, le centre de conférences du groupe Palmeraie (2.000 places) et le palais des congrès du groupe Mogador (1.800 places). Une offre qui ne fait pas le poids face à ses concurrents comme Istanbul, Barcelone ou encore Dubaï. Pour avoir une idée sur le retard accusé par le Maroc en matière d'infrastructures MICE, prenons le cas de la ville turque Istanbul où le seul palais des congrès Lütfü Kırdar peut accueillir jusqu'à 7.000 congressistes, soit près d'une fois et demi l'offre cumulée des trois centres de congrès de Marrakech, le fleuron MICE du royaume. Bien entendu, les autorités du secteur touristique, notamment le ministère du Tourisme, ont pris conscience des carences et du potentiel de cette niche. Pour lui permettre d'aller au-delà des 10% actuels de contribution à la valeur ajoutée du secteur touristique, le ministère a donc décidé de muscler l'offre MICE à travers l'édification d'importantes infrastructures d'accueil d'événements d'envergure internationale. Ces projets, lancés dans le cadre de la Vision 2020, ciblent quatre destinations phares, à savoir Marrakech, Tanger, Casablanca et Agadir. Dans la ville ocre, qui présente le plus fort potentiel sur le segment MICE, un World Exposition Park sera édifié. À Casablanca, le poumon économique du Maroc, un palais des congrès sera construit au niveau de la Marina. À Tanger, où quelques infrastructures d'accueil de congrès et de voyages incentives sont déjà présentes, il y aura un parc d'exposition. À Agadir, les équipements existants sont jugés pour le moment suffisants pour séduire les professionnels du monde entier. Il s'agit juste d'intégrer l'offre MICE dans la promotion de la destination et communiquer fortement dessus. Lorsque ces infrastructures seront achevées, à l'horizon 2020, le Maroc pourra accueillir plus de touristes d'affaires qui dépensent, par nuitée, plus que la moyenne des autres touristes étrangers (TES). En effet, selon une analyse de la demande touristique effectuée par l'Observatoire du tourisme, un touriste d'affaires dépense en moyenne 1.400 DH par nuitée, contre uniquement 950 DH pour les TES. La même analyse indique que les principales nationalités visitant le Maroc pour un voyage d'affaires proviennent de France (37%), d'Espagne (11%), du Benelux (9%), du Royaume-Uni (5%), d'Amérique du Nord (5%), d'Allemagne (3%) et d'Italie (3%). Les voyageurs d'affaires passent en moyenne 5,4 jours au Maroc. Les Anglais sont ceux qui restent le plus longtemps durant leur séjour professionnel avec une moyenne de 6 jours, suivis des Espagnols (5,4 j), des Français (5,3 j), des Italiens (5 j) et des Allemands (4,4 j).