Les magistrats, considérant que le fait de quitter le toit familial est une atteinte grave à l'ordre public, susceptible d'avoir des conséquences dramatiques, ont tendance à statuer uniformément, en obligeant, par décision judiciaire, l'épouse à réintégrer le domicile conjugal, et à y rester jusqu'à ce que le divorce légal soit prononcé… Ce qui n'est pas toujours du goût de la femme qui estime avoir son mot à dire sur la question et considère, qu'une fois que le lien affectif et personnel est rompu, rien ne l'oblige à partager le même toit que son futur ex-époux ! Mettre fin à un conflit est assez simple en apparence. On saisit le tribunal qui applique les lois en vigueur, puis on passe à l'exécution de l'arrêt, et le tour est joué. Mais, parfois, cela devient plus complexe à gérer quand l'élément humain intervient. Prenons par exemple les cas concernant les procédures de divorce ainsi que toutes les décisions annexes ou connexes traitant de ces affaires. Un couple constate donc que la vie conjugale devient difficile et qu'il convient de réfléchir aux mesures à prendre. Soit. Seulement voilà que l'épouse décide unilatéralement de quitter le foyer familial afin de se réfugier chez ses parents qui devront l'aider à franchir ce cap difficile. Mais le mari ne l'entend pas ainsi : il exige le retour au domicile conjugal comme préalable à toute discussion sur le devenir du couple. La femme refuse, le ton monte et la tension s'installe. Le mari décide donc de recourir à la justice, et engage une procédure dite «de retour au domicile conjugal» qui est relativement simple, et surtout très rapide. En effet, les magistrats, considérant que le fait de quitter le toit familial est une atteinte grave à l'ordre public, susceptible d'avoir des conséquences dramatiques, ont tendance à statuer uniformément, en obligeant, par décision judiciaire, l'épouse à réintégrer le domicile conjugal, et à y rester jusqu'à ce que le divorce légal soit prononcé… Ce qui n'est pas toujours du goût de la femme qui estime avoir son mot à dire sur la question et considère, qu'une fois que le lien affectif et personnel est rompu, rien ne l'oblige à partager le même toit que son futur ex-époux ! Mais la loi c'est la loi, les juges ne s'arrêtant pas sur ces considérations humaines, et une décision de justice doit être exécutée. Voici donc le mari entamant la procédure de notification et d'exécution, sachant que ces arrêts sont en général assortis de l'exécution provisoire, nonobstant tout appel. Pour les juges, il convient de mettre fin rapidement à cette situation, dans l'espoir que les relations du couple connaissent une amélioration, et qui sait, éviter ainsi un divorce. Sauf que ça c'est l'esprit de la loi, sa mise en application étant autrement différente, car il s'agit là de relations humaines. Et bien évidemment, étant en situation conflictuelle avec son époux, l'épouse refuse en général d'obtempérer à cette décision de justice, et donc de revenir au domicile conjugal. Que faire alors ? Le mari se fait un point d'honneur à obtenir gain de cause, ce qui ne fait qu'exacerber la dame à la résistance, et donc, loin d'apaiser les tensions, toutes ces procédures ne font qu'envenimer la situation. Une première tentative à l'amiable ayant échoué, le mari s'adressa donc à la force publique, rompue à ce genre de procédures. Muni d'une copie exécutoire de l'arrêt ordonnant le retour au bercail (si j'ose dire) de l'épouse, le commissaire de police du quartier s'adressa donc aux parents de celle-ci, les priant de convaincre leur fille qu'il était de son intérêt d'obéir aux ordres de la justice, et que toute résistance serait vaine, infondée, et obligerait les agents de police à user de la force si nécessaire. Voilà donc tout le monde bien embarrassé : les policiers embêtés par ce qu'ils considèrent comme une basse besogne, les parents inquiets à l'idée de ce qui pourrait arriver à leur fille, et le commissaire désolé d'être obligé d'en arriver là. Mais les ordres sont les ordres, et force doit rester à la loi, selon l'expression consacrée. Constatant le blocage total, la jeune mariée décida donc, à la grande satisfaction générale, de capituler et de suivre les policiers qui la ramenèrent chez l'époux fort satisfait d'avoir eu gain de cause… Sauf que l'on ne badine pas avec les sentiments d'autrui… Et il ne fallut pas plus de dix minutes à l'épouse, juste le temps de laisser l'estafette de police s'éloigner, pour qu'elle déserte à nouveau le domicile conjugal, se réfugiant cette fois chez sa sœur. Et au mari contrit se plaignant à la police, il lui fut répondu : «Ce que femme veut, femme l'obtient», et ce n'est pas une décision de justice, simple bout de papier à ses yeux, qui la fera changer d'avis. Et d'ajouter : «Votre mariage est bien rompu, prenez-en acte, et faites le nécessaire dans la dignité !» .