C'est à croire que le football féminin marocain n'est sous les projecteurs que par occasion. Passée la belle parenthèse du Mondial, on croyait que cela allait changer. Il n'en a rien été. Malheureusement. Qu'on donne à nos filles au moins un...quota ! Ces deux derniers jours, actualité oblige, on voit circuler sur les réseaux sociaux et sur les plateformes dédiées, des informations sur les footballeuses du championnat national, particulièrement le Sporting Club Casablanca (SCC). L'occasion, c'est le tournoi qualificatif de la zone de l'Union nord-africaine de football (UNAF) à la Ligue des Champions féminine d'Afrique (Côte d'Ivoire-2023), qui se tient du 24 au 30 août en Alexandrie (Egypte). Le club casablancais a terrassé l'Afak Relizane, d'Algérie (4-3), l'AS Féminine de Sousse, Tunisie (3-1) et enfin le club Wadi Degla, d'Egypte par 6-1. En s'imposant en Afrique du Nord, le SCC accompagne l'AS FAR pour la prochaine LDC féminine d'Afrique, puisque cette dernière, championne d'Afrique en titre, est directement qualifiée. Jusque-là tout est banal. Un événement et un relais de diffusion d'infos. Or, il y a seulement quelques semaines la toile et l'ensemble des médias, étaient de feu et de flamme suite à la performance inattendue des Lionnes de l'Atlas. On parlait alors d'un démarrage en force du football féminin au Maroc, et les articles se bousculaient sur Internet appelant à la nécessité du soutien et de l'accompagnement de nos footballeuses, de l'amélioration de notre championnat national ... Au point qu'on parlait de surinformation, ou de surcharge informationnelle et même d'infobésité. Puis... plus rien ! Le début du championnat masculin, la Botola Pro est couvert sous toutes les coutures, tandis que pour les femmes, elles doivent se contenter de quelques minutes par semaine. Et encore ! En effet, après la Coupe du monde féminine en Nouvelle Zélande, on s'attendait à ce que les médias nationaux intègrent le football féminin sur leurs plannings. On s'attendait à des reportages sur les équipes du championnat, des portraits de joueuses, des entretiens, des émissions spéciales, etc. Rien ! On voudrait savoir ce qu'est devenue Rosella Ayane, ce qu'elle fait à Tottenham, comment se porte Ibtissam Jraidi qui évolue en Arabie saoudite, où en sont Ghizlaine Chebbak et Fatima Tagnaout, Yasmine Amrabet et toutes les autres. Elles étaient censées avoir une place fixe aux côtés des hommes dans les médias. Un suivi en détail du championnat national par exemple. On va à Khénifra, à Laâyoune ou Fès et n'importe où il existe une équipe féminine... On invite régulièrement des joueuses à la radio et sur les plateaux de télévision. Il existe bien des femmes journalistes spécialisées dans le sport après tout. Nos footballeuses sont dix fois moins présentes que les hommes dans la couverture des médias. Et qui dit moins de visibilité dit souvent moins d'intérêt et donc un démarrage plus lent et plus long. Donnez-leur juste un quota !