Soutenu par ONU Femmes, le Collectif pour une Législation égalitaire lance la campagne nationale pour une justice de genre égalitaire au Maroc. Huit femmes célèbres et célébrées contribuent à cette intiative inspirée et inspirante. Le Collectif, comptant quatorze associations, s'est penché sur la législation marocaine mettant le doigt sur les textes entrainant des discriminations notoires à l'égard des femmes. Son rapport final recommande l'harmonisation des lois avec les conventions internationales, la relecture des dispositions ambigües, la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles égalitaires et, enfin, l'autonomisation des femmes. Les femmes continuent à travailler plus, à gagner moins et à subir de multiples formes de discriminations et de violence aussi bien dans leur espace privé que dans les lieux publics. Ce qui signifie que l'on est encore loin du partage égal du pouvoir économique et politique. Et donc en deçà des engagements des pays vis-à-vis de la convention des Nations unies de décembre 1979 pour l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes. C'est de ce constat qu'est parti le « Collectif pour une législation égalitaire » qui a élaboré une Analyse genre des lois. L'objectif de ce travail est de mettre le doigt sur les textes dans lesquels, en dépit des réformes réalisées, subsistent encore des discriminations directes et indirectes. D'autre part, le Collectif propose des réformes et des amendements pour une harmonisation des lois avec les engagements internationaux du Maroc. Une harmonisation nécessaire si l'on considère le positionnement du pays dans l'indice de développement humain et du genre. En effet, le Maroc fait partie du 5ème et dernier groupe du classement dans l'indice de développement de genre. Les conclusions de l'analyse du Collectif sont à la fois un outil de plaidoyer pour des lois égalitaires destiné au mouvement féministe et un moyen d'accompagnement des pouvoirs publics et des représentants de la nation en vue des réformes législatives. Ce qui explique la stratégie de communication envisagée par le « Collectif pour une législation égalitaire » visant une large diffusion de son rapport auprès de l'Exécutif, les deux Chambres du Parlement, les partis politiques, les institutions constitutionnelles et, enfin, la société civile. Mais aussi à travers un clip vidéo qui tranche dans le vif.
« Huit femmes célèbres et célébrées, aimées, respectées, qui sont dans le cœur de tous les Marocaines et Marocains, huit femmes merveilleuses et généreuses. Elles ont dit oui pour parler, pour nous représenter, pour exiger des réformes aujourd'hui nécessaires et vitales : les réformes du Code de la famille et du Code pénal », explique le communiqué du Collectif. Cette campagne, créée et produite par la réalisatrice Sonia Terrab, est une sensibilisation qui s'impose dans la mesure où la mise en place d'une égalité de genre dépend d'une approche socioculturelle visant un travail sur les stéréotypes et les comportements de la société et d'une deuxième approche, juridique celle-là, pour combler les lacunes existant au niveau des lois en vue de leur conformité avec la Constitution et les conventions internationales. Tout cela doit aboutir à l'effectivité de l'égalité dans tous les domaines. Car aujourd'hui, les discriminations à l'égard des femmes sont accentuées par des mentalités « rétrogrades » et des paramètres sociaux inquiétants, notamment le taux d'activité des femmes, l'abandon scolaire des petites filles, les comportements de violence et la persistance du mariage des mineurs. Le Maroc a ratifié ou adhéré aux principaux instruments internationaux en faveur des droits des femmes. Il est ainsi présent dans sept organes de traités sur neuf. On notera, toutefois, que le Royaume n'a pas ratifié les conventions de l'Organisation internationale du travail sur les travailleurs ayant des responsabilités familiales de 1981, concernant le travail décent des travailleuses et travailleurs domestiques de 2011 et la convention portant sur la violence en milieu de travail. Dans son rapport, le Collectif recommande la ratification de ces diverses conventions ainsi que la levée des réserves relatives à la liberté de circuler ainsi que les déclarations interprétatives. Par ailleurs, il est recommandé de modifier les lois organiques concernant les chambres du Parlement et le Code électoral, l'égal accès des citoyens et citoyennes au droit aux soins de santé, à la protection sociale, aux régimes des pensions et aux allocations familiales. Dans son analyse du corpus législatif existant, le Collectif prend certes en considération l'évolution de la société marocaine, néanmoins, il souligne les entraves aux libertés et les inégalités qui expliquent les nombreux dysfonctionnements de l'application de lois et autres textes législatifs. Ce qui ne peut qu'avoir un important impact sur la vie des femmes et des jeunes filles. Découvrez l'intégralité du clip de cette campagne inspirée et inspirante.