L'endettement extérieur du Trésor a crû de 15% avec 10 milliards de DH en plus. L'endettement intérieur a augmenté de 9,1 milliards de DH mais évolue de 3,5% seulement. Le poids de cette dette dans le PIB reste au même niveau qu'en 2008, soit 47,3%. La dette du Trésor repart à la hausse, après deux années de baisse successives (2007 et 2008). Son encours total, selon des données encore provisoires du ministère des finances, s'établit pour l'année 2009 à 345,3 milliards de DH, soit 19,5 milliards de DH de plus par rapport à 2008, ce qui représente une hausse de 6%. Mais malgré cette augmentation de l'encours, son rapport au PIB reste inchangé : 47,3%. Pour la raison évidente que le PIB en 2009 a, en dépit des difficultés, augmenté de 6% en terme nominal (5% en terme réel). L'augmentation de la dette du Trésor, contrairement aux années précédentes, a concerné cette fois aussi bien son volet interne qu'externe, et ce, dans des proportions presque identiques. En effet, la dette extérieure du Trésor s'est appréciée en 2009 de 10,4 milliards de DH pour s'établir à 78,7 milliards de DH, en hausse de 15,3%. Ce faisant, elle représente 10,7% du PIB, au lieu de 10% en 2008. La dette intérieure, elle, a crû de 3,5%, l'Etat ayant levé 9,1 milliards de DH. Elle s'établissait à fin 2009 à 266,6 milliards de DH, soit 36,5% du PIB (37,4% du PIB en 2008). En terme de structure, la part de dette intérieure dans le portefeuille global du Trésor s'établit à 77,2%, contre 22,8% pour la dette extérieure. Même si, à ce stade, les données détaillées sur la structure de la dette extérieure ne sont pas disponibles, elles ne devraient pas varier par rapport à ce qui a été observé ces dernières années : une structure par créanciers dominée par les créanciers multilatéraux (au-delà de 55%) ; une structure par devises où l'euro reste toujours la monnaie dominante (pas loin de 80%), des taux d'intérêt fixes dans une proportion de 55% et une dette à 100% à long terme. C'est évidemment l'inverse qui prévaut pour la dette intérieure, pour l'essentiel de maturité courte. Une amélioration moyenne de 2,3 points de PIB depuis dix ans S'agissant de la dette extérieure garantie, celle contractée par les entreprises publiques et offices notamment (ONE, ADM, ONEP, RAM et ONCF), les données la concernant ne sont pas encore disponibles pour l'ensemble de l'année 2009. A fin septembre, en tout cas, son encours était d'environ 70 milliards de DH. En réalité, ce qui est important à observer c'est la baisse continue du poids de la dette du Trésor, aussi interne qu'externe, dans le produit intérieur brut (PIB). Et ce trend baissier se poursuit depuis une dizaine d'années, à la notable exception de l'année 2005 où le ratio dette/PIB avait pris 4 points d'un coup. De 68,2% du PIB en 2000, le poids de la dette du Trésor n'est plus que de 47,3%, soit une amélioration annuelle moyenne de 2,3 points de PIB. Une fois de plus, cela ne signifie pas qu'il y a eu désendettement, sauf en 2008 et à un degré moindre en 2007, mais cela reflète principalement une augmentation du PIB, d'une part, et une maîtrise du déficit budgétaire, d'autre part. L'année 2008, rappelons-le, s'étant même soldée par un excédent budgétaire, dans un contexte marqué pourtant par des dépenses de compensation exceptionnelles (33 milliards de DH), mais heureusement très largement contrebalancées par des recettes fiscales tout aussi exceptionnelles. L'impact de la crise a évidemment changé la donne en 2009 car, malgré une hausse importante du PIB, le solde budgétaire redevient déficitaire (-2,7%). Et en 2010, le déficit budgétaire pourrait se creuser encore plus : – 4%, prévoit le Haut commissariat au plan (HCP). C'est en tenant compte de ces éléments, en particulier, que le Trésor a déjà fait savoir que 2010 serait l'année de retour du Maroc sur le marché financier international. Evidemment, cette sortie dépendra aussi des conditions du marché, mais également de la notation du Maroc. Celle-ci est bonne comme on sait, puisque l'agence Fitch Ratings a attribué au Maroc, en septembre dernier, la notation Investment grade. Dans tous les cas, le ministère des finances s'y prépare, mais on ne sait encore ni le montant de l'emprunt ni la date de son lancement. Lors de la dernière sortie en 2007, le montant levé était de 500 millions d'euros.