Selon le rapport annuel de la Direction du Trésor et des Finances extérieures, publié mercredi sur le site du ministère de l'Economie et des Finances, l'encours de la dette du Trésor (intérieure et extérieure) s'est établi au terme de l'année 2010 à 384,4 milliards DH, contre 345,2 milliards DH à fin 2009, soit une progression de 39,2 milliards DH ou 11%. L'évolution notable de la dette extérieure s'explique, selon la Direction du Trésor et des Finances extérieures, par l'augmentation de l'encours de la dette intérieure et extérieure, respectivement, de 25,7 et 13,5 milliards DH. Pour sa part, le ratio de la dette du Trésor par rapport au PIB s'est établi à 50,3%, en hausse de 3,2 points par rapport à son niveau en 2009 (47,1%). En dépit de cette augmentation du taux d'endettement du Trésor durant ces deux dernières années du fait de la réalisation de déficits budgétaires, la dette du Trésor reste soutenable avec un niveau acceptable autour de 50% du PIB. Il convient de noter que, sur les dix dernières années, le ratio de la dette du Trésor par rapport au PIB a reculé de 18,8 points. Cette baisse est attribuable principalement (i) à la discipline budgétaire poursuivie ayant réussi à contenir le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB en moyenne sur la dernière décennie avec notamment deux années d'excédents budgétaires en 2007 et 2008, (ii) au niveau de croissance économique réalisé (gain moyen de 1,6 point de croissance économique sur la décennie 2001-2010 par rapport à la décennie précédente) et (iii) aux actions visant la réduction du poids de l'endettement extérieur grâce notamment à la mise en place de la politique de gestion active de la dette extérieure ayant porté, particulièrement, sur le traitement des dettes onéreuses et sur les mécanismes de conversion de dettes en investissements. Ainsi, la structure de la dette du Trésor par source de financement montre que la part de la dette extérieure a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis 2007, s'établissant, en 2010, à 24% et ce conformément aux objectifs retenus pour le portefeuille benchmark (75% intérieure/25% extérieure). Le ratio de la dette intérieure du Trésor, à fin 2010, a représenté 37,5% du PIB tandis que celui de la dette extérieure s'est établi à 11,8% du PIB contre respectivement, 36,2% et 10,7% à fin 2009. Emission réussie sur le MFI Dans le cadre de la stratégie de financement du Trésor basée sur l'arbitrage entre les ressources internes et externes, le Maroc a émis avec succès, en septembre 2010, un emprunt obligataire d'un milliard euros sur le marché financier international. Cette émission, d'une maturité de 10 ans, a été assortie d'un spread de 200 pbs et d'un coût de financement très favorable avoisinant 4,57%. Les deux agences de notation Standard&Poor's et Fitch Ratings ont attribué à cette émission des notations dans la catégorie « Investment grade », ce qui confirme la confiance de la communauté financière internationale dans la qualité du crédit du Maroc reflétée par une sursouscription dépassant largement le double du volume de l'émission (2,4 milliards euros). Le spread de 200 pbs réalisé sur cette émission reste bien inférieur à l'indice EMBI (Emerging Markets Bond Index) qui reflète le niveau moyen des spreads des pays émergents (280 pbs). Le Maroc se compare aussi favorablement avec d'autres pays ayant lancé des émissions avec une maturité de 10 ans au cours de l'année 2010 notamment Dubaï (7,75%), la Hongrie et la Croatie (6,25%), l'Egypte (5,75%), l'Irlande (5,54%), le Bahreïn (5,5%), la Turquie (5,13%), la Russie (5%) et l'Espagne (4,85%). 21,5 milliards DH mobilisés en 2010 Les ressources d'emprunts extérieurs mobilisés par le Trésor durant l'année 2010 ont porté sur un montant global de 21,5 milliards DH, en hausse de 43% par rapport à leur niveau de 2009 dont 15,3 milliards DH au titre des engagements conclus en 2010 et 6,2 milliards DH au titre des engagements des années antérieures. Hormis ladite émission (emprunt obligataire d'I milliard d'euros), les tirages mobilisés par le Trésor en 2010 ont servi : - au financement des projets d'investissement pour 6,3 milliards DH ; - à l'appui aux programmes de réformes structurelles et sectorielles à hauteur de 4 milliards DH dont (i) 1,8 milliard DH avec la BIRD au titre des appuis aux réformes du secteur financier et l'administration publique (ii) 1,1 milliard DH auprès de la BAD pour le programme d'appui à la réforme de l'administration et (iii) 1,1 milliard DH au titre des facilités FMA.