Pour l'année 2010, l'encours de la dette du Trésor s'est établi à 384,4 milliards DH, contre 345,2 milliards DH à fin 2009, enregistrant ainsi une progression de quelque 39,2 milliards de DH, soit 11%. Cette évolution s'explique selon les experts du MEF, par l'augmentation de l'encours de la dette intérieure et extérieure. Ces dernières ont, en effet, respectivement progressé de 25,7 et 13,5 milliards de DH. Du coup, le ratio de la dette du Trésor par rapport au PIB s'est établi à 49,3%, en hausse de 2,4 points en comparaison avec son niveau de 2009. Le rapport note que les dix dernières années, le ratio de la dette au PIB a reculé de 18,8 points, principalement en raison «de la discipline budgétaire poursuivie», qui a permis de contenir le déficit à moins de 3% du PIB en moyenne sur la dernière décennie. À cette action s'ajoute le niveau de croissance économique réalisé, sur la même période, avec un gain moyen de 1,6 point de croissance sur la décennie 2001-2010, comparé à la décennie précédente. Gestion active Les actions visant la réduction du poids de l'endettement extérieur, ont également influé sur cette tendance, notamment par le biais de la mise en place «de la politique de gestion active de la dette extérieure, ayant porté particulièrement sur le traitement des dettes onéreuses et sur les mécanismes de conversion de dettes en investissements», précise le rapport. La segmentation de l'encours, selon ses principaux compartiments, donne plus de visibilité vis à vis des réalisations menées et des résultats enregistrés. Ainsi, par source de financement, la structure de la dette du Trésor montre que la part de la dette extérieure a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis 2007. En 2010, elle s'est établie à 24%, niveau qui cadre avec les objectifs retenus pour le portefeuille benchmark, qui prévoit un taux de 75% pour la dette intérieure et de 25% pour la dette extérieure. Par instrument, c'est la dette négociable qui constitue la principale composante de l'encours de la dette du Trésor, avec une part de 77% de l'encours total. Les bons du Trésor émis par adjudication restent, pour leur part, la principale composante de la dette négociable, avec un pourcentage de 72%, en baisse de 3 points par rapport à 2009, suite à 'émission de l'emprunt obligataire d'un milliard d'euros sur le marché financier international. Les emprunts intérieurs, non négociables, principalement constitués des bons à un an socio-économique et la réserve d'investissement se sont situés aux alentours de 11,5 milliards de DH. En ce qui concerne les emprunts non négociables, ils représentent une part de 20% de la dette du Trésor, essentiellement constituée de prêts octroyés par les créanciers bilatéraux et multilatéraux destinés au financement des programmes de réformes structurelles et sectorielles, ainsi qu'aux projets d'investissement de l'Etat. L'analyse de la structure de la dette par terme résiduel fait également ressortir une prédominance du moyen terme, qui représente près de 82% de l'encours total de cette dette, contre 76% en 2009, attribuable à la hausse de l'encours de la dette intérieure et au renforcement de la part de la dette extérieure. Selon le taux d'intérêt, c'est l'encours à taux fixe qui s'accapare près de 92% de l'encours global, suite à la conjugaison des effets de la hausse de l'encours de la dette intérieure et à la fixation des taux d'intérêt de certains prêts de la BIRD. Selon le rapport, le portefeuille de la dette du Trésor est dominé par la dette libellée en dirhams, en légère baisse, certes, par rapport à 2009. Cette dernière s'est en effet établie à 75% en 2010, contre près de 77% pour l'exercice précédent. Selon les techniciens du MEF, «cela reflète la part importante de la dette émise sur le marché intérieur, permettant ainsi d'atténuer l'impact des fluctuations de change sur le portefeuille de la dette du Trésor». Pour le portefeuille de la dette extérieure, l'évolution de sa composition par devises a été caractérisée durant les 10 dernières années par le renforcement de la part de la dette libellée en euros, au détriment de celle en dollars américains et en yens japonais. L'objectif, souligne le rapport, était de faire converger la structure par devises dudit portefeuille vers celle du portefeuille repère, «susceptible d'atténuer l'exposition au risque de change et de minimiser l'impact des fluctuations des cours des différentes devises sur le stock et le service de cette dette».