Les cours mondiaux des principaux produits alimentaires entament une tendance baissière marquée, après avoir connu des hausses astronomiques depuis le début de l'année. Après avoir atteint un pic en mars, les cours du blé ont marqué un repli de 15% pour s'établir à 380 dollars la tonne en moyenne en juin, ramenant leurs gains à 16% depuis début 2022. Ils ont poursuivi leur chute pour tomber à 307 dollars la mi-juillet, leur plus bas niveau depuis février, note la DEPF, qui relève du ministère de l'économie et des finances dans sa dernière note de conjoncture. Cette forte correction baissière des prix est liée à la reprise des exportations ukrainiennes depuis les ports de la Mer Noire. Selon la FAO, la production mondiale de blé devrait atteindre un record de 778,3 Mt en 2021/2022, en hausse de 0,2% par rapport à la saison précédente, suite à des récoltes abondantes en Australie et en Argentine. Pour la saison 2022/2023, la FAO prévoit une diminution de la production mondiale (-1% à 770,3 Mt), marquant la première baisse en quatre ans. Le recul des récoltes en Australie, en Inde, au Maroc et en Ukraine l'emporteront probablement sur les hausses prévues au Canada, en Iran et en Russie. Les prix du maïs ont enregistré 322 dollars la tonne en moyenne sur le premier semestre 2022, en hausse de 22% en glissement annuel. Cette envolée est liée à des perturbations de l'approvisionnement en provenance de l'Ukraine (qui représente 15% du commerce mondial de maïs) et à des prix énergétiques élevés. Cependant, poursuit la même source, après avoir atteint un pic de 348 dollars la tonne en avril, les cours du maïs se sont inscrits en baisse de 4% pour s'établir à 336 dollars la tonne en moyenne en juin, ramenant leurs gains à 27% depuis début 2022. Selon la FAO, la production mondiale de maïs pour la saison 2021/2022 devrait atteindre un record de 1 210 Mt, soit 4,3% au-dessus de la récolte précédente. La hausse de la production aux Etats-Unis, en Chine et en Ukraine a compensé la baisse de celle au Brésil. Pour la saison 2022/2023, les perspectives de l'offre mondiale s'avèrent moins favorables (-1,2% à 1 195 Mt). La baisse attendue de la production aux Etats-Unis et en Chine serait partiellement compensée par une hausse de la récolte au Brésil, soutenue par une superficie plus élevée. Pour l'Ukraine, le contexte reste incertain quant à la capacité de production, de stockage et d'exportation. Quant aux prix du soja, ils se sont établis à 695 dollars la tonne sur le premier semestre 2022, en hausse de 16% en glissement annuel. Ils ont atteint un niveau record de 737 dollars la tonne en juin, marquant des gains de 33% depuis début 2022 et de 20% sur un an. Toutefois, les cours de soja ont enregistré un fort recul récemment pour se situer à 561 dollars la tonne le 19 juillet, leur plus bas niveau depuis décembre, marquant une baisse de 27% depuis leur sommet de juin (766 $/t), en raison de la faiblesse de la demande et de l'apaisement des problèmes d'approvisionnement. D'après la FAO, la production mondiale de soja en 2021/22 aurait enregistré 350 Mt, en baisse de 4,8% par rapport au record de la saison précédente, en raison de la chute des récoltes en Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Paraguay), affectées par des conditions météorologiques défavorables (sécheresse liée à La Niña). Toutefois, la production mondiale de soja en 2022/23 devrait se redresser pour atteindre un nouveau record (+10,6% à 388 Mt). Le Brésil est le premier producteur et exportateur de soja au monde, devant les Etats-Unis. La Chine reste le premier importateur de soja avec plus de 90 Mt, représentant plus de 60% du commerce mondial. Notons, poursuit la note de la conjoncture de la DEPF, que la crise en Ukraine exerce une pression supplémentaire sur les prix des huiles végétales. La région Mer Noire représente environ 60% de la production et 80% des exportations de l'huile de tournesol au monde. Par ailleurs, les cours mondiaux du sucre brut (ISA) ont enregistré 416 dollars la tonne en moyenne sur le premier semestre 2022, en hausse de 16% sur un an. Ils se sont établis à 418 dollars la tonne en moyenne en juin, en baisse de 4% depuis leur pic d'avril, ramenant leurs gains à 0,6% depuis début 2022 et à 9% depuis un an. Les cours sucriers sont soutenus par des prix de pétrole élevés, incitant les usines brésiliennes à détourner la canne à sucre vers la production de l'éthanol, au détriment du sucre. L'Organisation internationale du sucre (ISO) a révisé sa projection du bilan mondial de l'approvisionnement en sucre pour 2021/22, tablant désormais sur un excédent de l'offre de 0,2 Mt contre un déficit de 1,9 Mt en février. L'organisation s'attend à un excédent encore plus important pour la nouvelle campagne agricole (2022/23, octobre-septembre) à 2,8 Mt, avec une production qui devrait atteindre 177,4 Mt et une consommation attendue à 174,6 Mt. En outre, les prix sucriers mondiaux devraient être modérés, grâce à des exportations robustes de l'Inde et de la Thaïlande, attendues à environ 9-10 Mt chacune au cours de cette campagne commerciale 2021/2022.