Les prix du blé tendre (SRW) ont enregistré 451 dollars la tonne en moyenne entre le 1er et le 18 mars alors que les cours mondiaux du sucre brut (ISA) ont enregistré 417 dollars la tonne en moyenne en mars (du 1er au 18), en hausse de 6% par rapport au mois de février, portant leurs gains à 22% depuis un an. Poursuivront-ils leur course folle à la hausse ? Les prix du blé tendre (SRW) ont enregistré 451 dollars la tonne en moyenne entre le 1er et le 18 mars, en hausse de 33% par rapport au mois de février et de 65% depuis un an. Ils ont atteint un pic de 522 dollars la tonne le 7 mars, leur plus haut niveau depuis 2008, avant de repasser à 433 dollars la tonne le 18 mars. La hausse est amplifiée par la perturbation de la production et du commerce agricole dans la région Mer Noire, suite à crise russo-ukrainienne, relève la Note de conjoncture du mois de mars de la DEPF. La Russie et l'Ukraine sont deux principaux producteurs et exportateurs de céréales, représentant environ 30% du blé commercialisé dans le monde (20% pour la Russie et 10% pour l'Ukraine). En Ukraine, les chargements portuaires commerciaux sont suspendus. En Russie, bien que la plupart des terminaux de la mer Noire restent opérationnels, les exportations pourraient être entravées par les restrictions sur le financement du commerce et les exigences supplémentaires en matière d'assurance du fret maritime. Une persistance de la crise risque de faire grimper encore les prix des denrées alimentaires et de créer des pénuries, menaçant ainsi la sécurité alimentaire des pays importateurs, notamment de la région MENA. Toutefois, la montée des prix du blé devrait être atténuée par des perspectives de récoltes favorables. Selon la FAO, la production mondiale de blé devrait atteindre 775,4 Mt en 2021/2022, pratiquement au même niveau que la saison précédente, grâce à des récoltes abondantes en Australie et en Argentine, selon la DEPF. Pour la saison 2022/23, la FOA s'attend à une production mondiale de blé record de 790 Mt (mais cette prévision préliminaire ne tient pas compte des impacts du conflit). L'essentiel de la hausse devrait provenir de l'Amérique du Nord. Les cours du maïs ont enregistré 336 dollars la tonne en moyenne sur la période 1-18 mars, en hausse de 15% par rapport à février et de 37% en glissement annuel, soutenus par de larges achats de la Chine, des contraintes sur l'offre mondiale et une flambée des prix énergétiques. Les pressions à la hausse sur les prix de maïs sont accentuées par des inquiétudes sur les récoltes en Amérique du Sud (Brésil et Argentine), affectées par un climat sec. Elles sont récemment amplifiées par des perturbations de l'approvisionnement en provenance de de l'Ukraine et la Russie, qui représentent 15% et 2% des exportations mondiales du maïs, respectivement. Les prix du soja se sont établis à 714 dollars la tonne en moyenne entre le 1er et le 18 mars, en hausse de 8% par rapport au mois de février, portant leurs gains à 29% depuis début 2022. Ils ont atteint 736 dollars la tonne le 18 mars, leur plus haut niveau depuis 2012, dans un contexte de perturbations continues de l'approvisionnement des régions de l'Amérique latine et de la mer Noire. Les récoltes de l'Argentine et du Brésil, les plus grands producteurs et exportateurs mondiaux de soja, sont confrontés à des conditions anormalement sèches liées au phénomène La Niña. Dans ce sillage, les autorités argentines ont suspendu l'enregistrement des ventes à l'exportation de l'huile de soja et de la farine de soja. Le conflit russo-ukrainien exerce une pression supplémentaire sur les prix des huiles végétales. La région Mer Noire représente environ 60% de la production et 80% des exportations de l'huile de tournesol au monde. Les cours mondiaux du sucre brut (ISA) ont enregistré 417 dollars la tonne en moyenne en mars (du 1er au 18), en hausse de 6% par rapport au mois de février, portant leurs gains à 22% depuis un an. Ils ont atteint un pic de 427 dollars le 8 mars, leur plus haut niveau depuis novembre, avant de repasser à 411 dollars le 18 mars, influencés par la volatilité du marché pétrolier. Des prix de pétrole élevés incitent les usines brésiliennes à détourner la canne à sucre vers la production de l'éthanol (et vice-versa). L'équilibre offre/demande du sucre reste serré. L'Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit pour la saison 2021/2022 un déficit de l'offre sucrière mondiale de 1,9 Mt (contre 2,6 Mt prévu en novembre et 2 Mt enregistré pour 2020/2021). En effet, la consommation mondiale de sucre devrait atteindre 172,4 Mt, tandis que la production mondiale devrait être limitée à 170,5 Mt. Toutefois, la remontée des prix sucriers mondiaux devrait être freinée par une hausse des exportations de l'Inde (estimées à un record de 7,5 Mt pour la saison commerciale 2021/2022). La production indienne de sucre s'avère meilleure que prévu (+5,9% à un record de 33,3 Mt), grâce à un climat favorable. L'inde est le deuxième producteur mondial de sucre, après le Brésil, selon la même source.