Le Maroc a mis en place, depuis plus d'une décennie, de nombreux outils juridiques et institutionnels contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en harmonie avec les acquis de la communauté internationale dans ce domaine, a affirmé, jeudi à Oujda, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader. Le Royaume a renforcé son système juridique national à travers l'adoption en 2007 de la loi 43.05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, qui a fait l'objet de révisions en vue de l'adapter aux recommandations successives du Groupe d'action financière (GAFI), a souligné le ministre lors d'une rencontre de communication organisée par le ministère de la Justice, en partenariat avec l'Ordre des avocats d'Oujda, autour du thème "Le rôle de l'avocat dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme". Le ministère de la Justice a d'ailleurs introduit de nouveaux amendements qui font l'objet d'un projet de loi soumis actuellement à la commission de la Justice, de la législation et des droits de l'Homme à la Chambre des Représentants en vue de son adoption, a indiqué M. Ben Abdelkader, notant que ce projet de loi est de nature à renforcer les mesures préventives et répressives contre ce genre de crimes et combler les lacunes relevées dans le rapport d'évaluation mutuelle. Il s'agit de se conformer aux recommandations et normes du GAFI, notamment en ce qui concerne les règles juridiques en lien avec les professions juridiques et judiciaires, a ajouté le ministre, rappelant la création en 2009 de l'unité de traitement des informations financières et le renforcement des capacités de recherche et d'investigation au niveau central et régional. Ces efforts ont permis de détecter de nombreuses infractions, puisque pour les seules années 2019 et 2020 un total de 390 affaires ont été enregistrées en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a-t-il précisé. Cette rencontre de communication, la quatrième du genre après des rencontres tenues autour du même thème avec les ordres des avocats de Rabat, Safi et Meknès, vise à sensibiliser sur l'importance de l'adhésion pleine et responsable de l'ensemble des ordres des avocats du Maroc dans le système de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Le but est de répondre favorablement aux remarques des experts du GAFI pour la région MENA, en particulier en ce qui concerne l'intégration des professions non financières dans la lutte contre ce genre de crimes, y compris les professions juridiques et judiciaires. De son côté, le bâtonnier du barreau d'Oujda, El Houcine Ziani, a salué l'initiative de l'organisation de cette série de rencontres de communication à même de renforcer la collaboration entre le ministère de la Justice et les Ordres des avocats au service de la justice et des intérêts de la Nation. Les avocats, par leur mission et leurs principes, ne peuvent que soutenir tous les efforts de lutte contre le blanchiment des capitaux, l'une des formes de corruption qui affaiblissent les sociétés, compte tenu du caractère transnational de ce phénomène et de ses liens avec le crime organisé, a-t-il affirmé. Cette rencontre a été marquée par la signature d'un mémorandum d'entente entre le ministère de la Justice et l'Ordre des avocats d'Oujda, portant sur la formation des formateurs pour la gestion des plateformes numériques des avocats, dans le cadre de la transformation numérique du système judiciaire. blanchiment de capitaux (Avec MAP)