Le principe est le même mais les paramètres changent d'une compagnie à l'autre. Deux éléments déterminants : le taux de rendement et les modalités de rachat. Exigez des couvertures optionnelles. La nécessité de constituer une épargne pour assurer le financement des études supérieures de ses enfants n'est plus à démontrer. Les meilleurs diplômes coûtent de plus en plus cher, et cela empêche un grand nombre de parents d'inscrire leurs enfants faute de moyens. Mis à part ceux qui préfèrent financer leurs études à crédit, de plus en plus de parents anticipent sur ces dépenses en optant pour les produits lancés par les compagnies d'assurance et désignées sous le terme générique de «plan d'épargne-éducation». Même s'il n'existe pas de statistiques sur le nombre de contrats souscrits sur le marché, les professionnels du secteur affirment que le produit connaît une grande vogue auprès du public. «Notre portefeuille de clients ayant souscrit au plan d'épargne-éducation a atteint 73 000 à fin juin 2007 et le chiffre d'affaires généré par ce produit s'est établi à 190 millions de DH à fin 2006», indique le responsable bancassurance de Wafa Assurance. Aujourd'hui, presque toutes les compagnies d'assurance s'y sont mises. Le mécanisme est relativement simple. Il s'agit d'un contrat d'assurance qui prévoit le versement périodique d'une cotisation appelée «prime» (mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle) pour pouvoir disposer à une date convenue (généralement à l'âge de 18 ans pour l'enfant bénéficiaire) d'un capital ou d'une rente certaine périodique, ou encore d'un mélange des deux. Les primes périodiques peuvent être accompagnées de versements exceptionnels non obligatoires afin d'accélérer le rythme de cotisation. Entre-temps, l'épargne constituée est revalorisée chaque fin d'année avec un taux de rendement correspondant à la rentabilité des placements de la compagnie d'assurance durant l'année. Commercialisé à travers les réseaux d'agences bancaires et celui des courtiers en assurance, le produit séduit. Mais attention, si, en apparence, les offres des différentes compagnies d'assurance se ressemblent, il existe des éléments, déterminants, qui changent d'un assureur à l'autre, d'où l'utilité de comparer soigneusement les différents plans d'épargne avant de franchir le pas. 1- Le montant minimal des versements La majorité des produits d'épargne-éducation de la place prévoit une cotisation mensuelle minimale de 200 DH, ou son équivalent par trimestre, semestre ou année. C'est le cas, en effet, de RMA Watanya, AXA Assurance, Atlanta, Sanad, CNIA et La Marocaine Vie. Seule Wafa Assurance sort du lot avec son produit «Plan Education» qui prévoit une cotisation mensuelle minimale de 100 DH seulement. Notons par ailleurs que les cotisations chez toutes les compagnies n'ont pas de plafond. En ce qui concerne les versements exceptionnels, leur montant minimum a été fixé par certains assureurs à 500 DH, comme c'est le cas pour la CNIA, Wafa Assurance, Sanad et Atlanta, et par d'autres à 1 000 DH, comme chez RMA Watanya, La Marocaine Vie et AXA Assurance. 2- Le taux de rendement Le deuxième paramètre qu'il convient d'étudier avant de s'engager est le taux de rendement. Il s'agit d'un élément très important dans la mesure où il conditionne le capital à percevoir à l'échéance. Exemple : un contrat d'épargne-éducation souscrit lorsque l'enfant est âgé d'un an, avec une cotisation mensuelle de 500 DH, donne droit à un capital de 192 350 DH à l'âge de 18 ans pour un taux de rendement de 7,02%. Ce même contrat ne donne droit qu'à un capital de 166 022 DH si le taux de rendement est de 5,55%. Une différence de 1,47% engendre donc une différence de 26 320 DH. Pour l'année 2006, les compagnies d'assurance affichent des taux de rendement accusant des différences non négligeables. En effet, si Sanad et Atlanta ont dégagé un rendement de 7%, des compagnies comme RMA Watanya et AXA Assurance n'ont pu obtenir que des taux respectifs de 5,75% et 5,40%. Au moment où La Marocaine Vie affiche un taux de rendement de 4,90% seulement. Quant à Wafa Assurance et CNIA, elles n'ont pas encore annoncé leurs taux pour l'année 2006. Les deux compagnies ont obtenu en 2005 des rendements respectifs de 5,55% et 5,50%. Cela dit, il convient de préciser que les produits d'épargne-éducation sont des formules d'épargne à long terme, et donc que le taux de rendement d'une seule année n'est pas très significatif pour choisir entre un plan et un autre. Ce qu'il faut faire, c'est exiger du banquier ou du courtier d'assurance de vous communiquer le taux de rendement moyen réalisé par la compagnie sur une période assez longue. A titre d'exemple, le taux de rendement moyen dégagé par Wafa Assurance de 1994 à 2005 est de 5,70%. 3- Les conditions de sortie Le troisième paramètre à prendre en considération avant de souscrire à un produit d'épargne-éducation concerne, lui, les modalités de rachat de son capital. Certes, cette épargne est constituée au départ avec l'idée d'être conservée jusqu'à ce que le bénéficiaire fête son 18e anniversaire, mais les aléas de la vie peuvent vous obliger à la retirer avant terme. Il faut savoir à ce titre que les compagnies d'assurance ont fixé des périodes durant lesquelles tout rachat total ou partiel de l'épargne entraîne le paiement de pénalités. En effet, chez Wafa Assurance, tout rachat qui intervient avant l'écoulement d'une durée de 3 ans à partir de la date de souscription du contrat donne lieu à une retenue de 5% du montant de l'épargne. Cette durée est de 4 ans chez RMA Watanya et AXA Assurance et de 5 ans chez Atlanta, Sanad et La Marocaine Vie avec un même pourcentage de retenue (5%). A la CNIA, la pénalité est de 3% seulement si le rachat intervient entre la 3e et la 5e année et de 5% avant 3 ans. Par ailleurs, il faut savoir que les souscripteurs peuvent, à tout moment, demander une avance sur leur épargne, avec une limite de 80% et ce, sans pénalité, et chez toutes les compagnies d'assurance. Bien entendu, l'avance doit être restituée à l'assureur, en totalité ou fractionnée, selon des modalités à convenir entre les deux parties. 4- Les frais annexes S'agissant maintenant des frais dont les souscripteurs doivent s'acquitter dans le cadre des contrats d'épargne-éducation, ils sont de trois types pour toutes les compagnies d'assurance et ne varient pas significativement de l'une à l'autre. Le premier concerne l'ouverture ou la mise en service du plan d'épargne. Il s'agit chez tous les assureurs de 100 DH, sauf en périodes de promotions où les souscripteurs peuvent bénéficier d'une gratuité. Le deuxième concerne la gestion du plan d'épargne. Les frais sont de l'ordre de 0,50% par année d'épargne constituée chez la majorité des compagnies, avec un pic de 0,70% à La Marocaine Vie. Le troisième type de frais concerne les versements périodiques. Appelés des frais d'acquisition, ils sont de 3% de la cotisation chez l'ensemble des assureurs, sauf chez La Marocaine Vie où ils atteignent 3,50%. 5- Les garanties optionnelles Les compagnies d'assurance proposent généralement une assurance «décès invalidité totale» (DIT) comme garantie optionnelle, à côté de la garantie principale qui est le versement d'un capital ou d'une rente certaine périodique à l'échéance. Cette assurance est importante dans la mesure où l'assureur s'engage à se substituer au souscripteur dans le paiement des cotisations en cas de décès. Son coût est fonction de l'âge du souscripteur. Par exemple, chez Wafa Assurance, le coût de la DIT est de 5% des versements si l'âge du souscripteur est inférieur à 40 ans, de 6% s'il est compris entre 40 et 50 ans, et de 8% s'il est supérieur à 50 ans. D'autres compagnies appliquent des taux sensiblement inférieurs comme La Marocaine Vie où l'on trouve, respectivement, 3,60%, 6% et 7,70%.