Les assureurs sont coincés. La rémunération des contrats de capitalisation n'arrive plus à casser la barre des 5,50%, pis encore, la tendance est à la baisse cette année. Aussi, les compagnies d'assurance, les meilleures, distribueront au titre de l'année en cours un rendement avoisinant ce plafond. Dans un contexte aussi serré, la concurrence se joue à quelques détails. Certaines compagnies sont un tantinet plus généreuses que d'autres. Les Echos quotidien dévoile en exclusivité le comparatif des rendements servis par les principales compagnies de la place . Précisons au passage que ce comparatif rassemble des données que les compagnies au même titre que leur réseau de distribution (courtiers et banques) communiquent de plus en plus difficilement en raison de la tendance généralisée à la baisse. Zoom En haut du podium 2010 figure Axa Assurance Maroc qui détrône ainsi Wafa Assurance qui s'était imposée comme leader sur les trois dernières années. Axa rémunère 5,15% et 5,30% ses produits d'ancienne et de nouvelle génération respectivement. Wafa Assurance se positionne en challenger. La filiale du groupe Attijariwafa bank servira un rendement de 5,05% sur ses contrats au titre de 2010. Au coude à coude avec Wafa Assurance, Atlanta affiche un rendement de 5%. Plus loin dans le classement, RMA Watanya servira un rendement de 4,75%, suivie de La Marocaine-Vie dont le taux s'établit à 4,50%. CNIA Saada et Sanad, qui n'ont pour l'heure pas encore communiqué leurs taux, ne devraient pas aller au-delà des 5,5%, tous les opérateurs ayant eu jusqu'à présent l'habitude de s'aligner sur le marché. À leur niveau actuel, les rendements des contrats de capitalisation s'inscrivent comme cité précédemment dans la continuité d'une décrue tendancielle observée ces dernières années. En effet, jusqu'en 1997, les rendements s'inscrivaient, bon an mal an, à deux chiffres. À titre d'exemple, Wafa Assurance a servi entre 1992 et 1996 un taux moyen de 10,25% sur ses contrats de capitalisation. La décrue intervient vers la fin des années 90 et s'accélère sur les années suivantes, au rythme d'un point de rendement perdu par an pour chaque compagnie. Qu'est-ce qui explique cette tendance baissière? Il faut savoir que les contrats de capitalisation proposés par les compagnies d'assurance reposent sur une gestion plutôt prudente des actifs, donc sollicitant fortement les placements obligataires (bons du Trésor notamment). Vu que jusqu'en 2000 les rendements des bons du Trésor dépassaient les 10%, cela a systématiquement profité à l'assurance-vie. De même, le déclin observé au-delà aura été tout aussi pénalisant pour les contrats de capitalisation. Mais alors pourquoi les assureurs n'ont-ils pas révisé leur logique de placement en conséquence ? C'est qu'ils sont tenus par la législation de jouer la prudence et de continuer à miser en majorité sur les bons du Trésor, ce qui les prive de fait du potentiel du placement en actions. Ceci en appelle à réviser le cadre réglementaire régissant les placements des compagnies d'assurance. Mais pour préserver l'attrait de ces produits, le gouvernement semble explorer une autre piste allant dans le sens d'un allégement de leur charge fiscale. En attendant le contrat-programme En effet, le contrat-programme devant être signé prochainement entre l'Etat et les compagnies d'assurance pourrait introduire la suppression de la taxe de 3,45% sur les produits de capitalisation et l'alignement de leur taxation sur les comptes à terme et les OPCVM. Sachant que les produits d'assurance-vie bénéficient déjà d'un cadre fiscal incitatif intégrant entre autres un abattement de 40% sur la prestation au terme du contrat accessible sous condition. Peu importe le moyen, du moment qu'il établira l'assurance-vie comme solution efficace pour drainer l'épargne longue et accompagner le rythme soutenu de l'investissement public.