Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) vient d'appeler à une grève nationale de 72 heures. C'est l'une des mesures prévues par le syndicat pour faire pression sur le gouvernement. Les médecins du secteur public veulent du résultat. A en croire leur fédération principale, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), un nouveau mouvement de grève est à attendre, face à ce qui a été qualifié par le dernier communiqué du Syndicat, émis le 4 novembre, "d'absence de réponse gouvernementale aux revendications du médecin", à leur tête "l'amélioration des conditions de travail et d'accueil des citoyens". Le SIMSP appelle ainsi à une grève nationale de 72 heures dans l'ensemble des établissements hospitaliers (excepté celles des urgences), répartie sur deux périodes. La première aura lieu le 19 novembre et durera 24 h, la suivante les 22 et 23 novembre et sera de 48 h. De plus, le syndicat menace d'accélérer le processus de dépôt de démissions collectives dans les différentes directions régionales de santé du Royaume. Il prévoit également l'organisation d'une "journée de deuil du médecin du secteur public" le 28 novembre, caractérisée par le port de la blouse noire. Dans des déclarations à La Vie Eco, Abdellah Alaoui Al Mountadar, président du SIMSP, précise qu'en dépit du PV signé le 26 octobre dernier après une réunion avec le ministère de tutelle, qui "montre clairement que le ministère de la santé admet la légitimité des revendications du médecin marocain, à leur tête l'attribution des salaires selon l'indice 509, toutes rémunérations incluses, ainsi que la mise à disposition des conditions et standards médicaux nécessaires au bon fonctionnement des établissements de santé, le gouvernement n'a pas réagi à nos principales revendications. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement et du ministère des finances, surtout pour ce qui est des aspects financiers ". Parmi les autres mesures envisagées par le Syndicat, figurent la tenue de réunions avec les groupes parlementaires et les associations de droits de l'Homme, ainsi que la poursuite des formes de "militantisme permanent" dont le boycott de la campagne de santé scolaire, des activités administratives non-médicales (rapports périodiques, statistiques, attestations, etc.) ou encore des autopsies, ainsi que la réalisation d'une étude de terrain sur les intentions des médecins par rapport à l'immigration massive. Cette annonce fait suite à un mois d'octobre fébrile, où la mécontentement des médecins du secteur public a atteint son pic : une grève générale le 11 octobre, suivie d'une autre le 26 du même mois, une "semaine de colère du médecin du secteur public" entre les deux événements, des démissions collectives de médecins émanant de trois régions (50 démissions dans l'Oriental, 30 à Ouarzazate, 130 à Casablanca), et la lutte continue. "Nous avancerons petit à petit. Vous avez vu de quoi octobre a été fait, et ces mesures que nous venons d'annoncer portent sur le mois de novembre. Si nous nos revendications restent, décembre connaîtra le même scénario", assure Al Mountadar. En somme, c'est la promesse d'une escalade tout azimuts qui est livrée par le SIMSP.