D'ici 2030, il faudra mobiliser 235 milliards de dollars de ressources additionnelles par an pour éradiquer la faim dans le monde. Au Maroc, depuis le lancement du PMV, l'investissement privé agricole a atteint 60 milliards de dirhams. Plus de 200 investisseurs, dirigeants d'entreprises, représentants de diverses institutions de développement et membres de gouvernements d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique ont participé au forum international organisé, le 23 octobre à Marrakech, par la Banque européenne pour la reconstitution et le développement (BERD) et l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Marrakech avec le soutien de l'Union européenne. L'objectif est de sensibiliser les Etats à la nécessité d'exploiter les investissements privés afin de réaliser les objectifs de développement durable (ODD). Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, qui a pris part au forum, a souligné l'importance de l'investissement privé en tant que levier indispensable du développement du secteur agricole. Au Maroc, depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV) qui a bénéficié de l'accompagnement de la FAO, l'investissement privé dans l'agriculture a atteint 60 milliards de DH, entre autres, grâce à des expériences réussies de partenariats public-privé (PPP). Dans le monde, la FAO estime qu'il faudrait mobiliser 265 milliards de dollars de ressources additionnelles chaque année pour éradiquer la pauvreté et la faim d'ici 2030. «Lors de la prochaine décennie, les institutions internationales spécialisées dans le développement et le financement ont pour mission de travailler ensemble aux côtés du secteur privé pour trouver les solutions durables face aux défis liés au développement tels que la pauvreté, le changement climatique et la migration», a déclaré Suma Chakrabarti, président de la BERD en proposant la création d'un environnement propice où l'innovation est encouragée et l'investissement privé est abondant. Appel à l'investissement dans toute la chaîne de valeur agricole La BERD accompagne, elle, le secteur agricole marocain. Et en six ans de présence dans le pays, elle a financé huit projets liés aux agro-industries, toutes dans le secteur privé. Actuellement, l'institution accompagne le Maroc dans le projet de sauvegarde de la plaine du Saiss. Ce projet a même remporté le prix «BERD Sustainability Awards 2018» dans la catégorie changements climatiques. C'est une première collaboration que le ministre de l'agriculture souhaite développer, notamment par la deuxième tranche du projet de sauvegarde de la plaine du Saïss, ou encore le projet de reconversion collective du système d'irrigation par aspersion en irrigation localisée dans la plaine de Moulouya. A travers ce forum, le Maroc lance un appel à l'investissement privé dans l'agriculture à tous les niveaux de la chaîne de valeur; production, valorisation, commercialisation, export et logistique… M. Akhennouch se félicite, après le lancement du PMV il y a dix ans, d'avoir outillé le secteur, renforcé ses moyens, traité les freins structurels à son essor, revu le cadre légal inadapté ou caduque et organisé ses acteurs.... «Le PIB agricole a augmenté de 60% lors des 10 dernières années», argumente-t-il. A l'avenir, l'agriculture devra pouvoir couvrir un champ de développement plus global, d'autant plus que le secteur est au cœur de la dynamique socioéconomique marocaine puisqu'il contribue à hauteur de 14% au PIB, et de 40% à l'emploi. [tabs][tab title ="Concertations entre le Maroc et les Etats-Unis"]En marge du Forum, Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a eu des entretiens avec Ken Isley, chef de l'Agence américaine de l'agriculture des pays tiers au sein du Département américain de l'agriculture (USDA), accompagnés respectivement de représentants de l'administration et différentes services agricoles. Les deux parties ont échangé sur les grandes questions liées au partenariat entre le Maroc et les Etats-Unis dans le secteur agricole dans la perspective des consultations sur la mise en œuvre des accords de libre-échange entre les deux pays prévus en novembre. De part et d'autre, des attentes ont été exprimées, notamment en termes d'amélioration des échanges dans un cadre profitable aux deux parties. Des questions spécifiques telles que les accords sanitaires et phytosanitaires et l'accès aux marchés ont également été soulevées.[/tab][/tabs]