La hausse continue d'être alimentée essentiellement par le crédit auto dont les nouveaux financements augmentent de 7,7%. Les sociétés se réorientent vers le crédit auto classique plutôt que la LOA pour soutenir leur rentabilité. L'activité des sociétés de crédit à la consommation semble reprendre des couleurs. Avec 7,7 milliards de nouveaux financements (affectés et non affectés) accordés au premier semestre 2017, la production est en progression de près de 6% par rapport à la même période de l'année passée, ainsi qu'il ressort des statistiques non encore rendues publiques de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF). Cela impacte positivement le stock de financements (encours sain) qui augmente de 8% sur la période, à près de 42,1 milliards de DH. Notons au passage que l'encours des créances en souffrance, établi à près de 5 milliards de DH à fin juin (10,6% de l'encours global), régresse de 1,4% au premier semestre. Une embellie relative Cela fait quelque temps que le secteur n'avait pas affiché une aussi bonne mine. Sur la première moitié de 2014, l'encours avait en effet régressé de 0,2%. Il a baissé encore de 0,5% l'année d'après. Les choses semblaient aller mieux au premier semestre 2016, avec une hausse de l'encours de 6%, avant que le stock de financements ne termine l'année dernière sur une modeste progression de 1,2%. Avec la croissance de leurs encours au premier semestre, les sociétés spécialisées font même mieux que les banques, ce qui là encore ne s'est pas vu depuis des années. Les établissements bancaires n'affichent en effet qu'une hausse de 2,9% de leur stock de crédits à la consommation sur le premier semestre, à 50,1 milliards de DH, ce qui ne les empêche pas de continuer de peser plus de la moitié du marché du crédit à la consommation (54,3%). Mais à y regarder de plus près, l'embellie qu'affichent les sociétés spécialisées reste très relative. Comme l'on pourrait s'en douter, ce sont les crédits affectés, spécifiquement les financements automobile, qui ont alimenté l'essentiel de la croissance. Ils ont progressé de 7,7% par rapport à la même période de l'année passée, à 4,8 milliards de DH au premier semestre (62% de la production totale), induisant une hausse de leur encours de 20,3% sur la période, à près de 23 milliards de DH. Avec un record historique des ventes de voitures neuves qui ont augmenté de plus du tiers sur la première moitié de l'année, à près de 83 600 immatriculations, le terrain était propice pour les sociétés de crédit à la consommation. Mais la production n'est pas tout. Même si elles parviennent à placer convenablement du financement automobile depuis quelques années, les sociétés sont confrontées à une baisse de leur rentabilité sur ce segment. La raison en est leur choix de miser en priorité sur la location avec option d'achat (LOA), dont la marge est aujourd'hui au plus bas (www.lavieeco.com). Cependant, les sociétés semblent à présent changer leur fusil d'épaule en commençant à se réorienter vers le crédit classique. Celui-ci voit sa production progresser de 22,6%, à 2,5 milliards de DH au premier semestre au moment où la LOA régresse de 5,1%. «Ce revirement répond à un objectif de meilleure rentabilisation des fonds propres», fait savoir le directeur d'une société de la place. Néanmoins, pour redonner des arguments au crédit classique, les sociétés ont dû faire quelques concessions. Incertitudes à propos du prêt personnel «De manière générale, on se montre actuellement un peu moins regardant sur le profil de risque des clients bénéficiaires d'un crédit auto classique», dévoile le directeur commercial d'une société. Les sociétés ont bien conscience que cela pourrait faire des dégâts sur les mois à venir. «Sachant que les premiers défauts de paiement interviennent généralement 9 mois après la première échéance, le taux des créances en souffrance pourrait bien repartir à la hausse vers la mi-2018», avertit un professionnel. Le prêt personnel, métier historique des sociétés spécialisées, continue d'évoluer de manière incertaine. Sa production au premier semestre progresse certes de 2%, à 2,6 milliards de DH. Mais cela est loin de refléter un début de reprise pour l'ensemble du secteur. La hausse se justifie selon les professionnels quasi exclusivement par la montée en puissance de Vivalis. La filiale du groupe Banque Populaire a en effet fait croître sa production de plus de 39% au premier semestre, en faisant davantage jouer les synergies avec le réseau de sa maison mère, apprend-on dans le secteur. Sans cette forte croissance, qui est plus à voir comme un effet de rattrapage pour Vivalis, la production sur le prêt personnel aurait fait du surplace, assurent les opérateurs. Notons d'ailleurs que l'encours de ces financements régresse fortement de 4%, à 18,6 milliards de DH, ce qui signifie que les crédits qui arrivent à échéance ne sont pas remplacés par de nouveaux.