Les sociétés spécialisées semblent enfin se reprendre après une baisse d'activité de 18% depuis 2008. Le crédit automobile progresse fortement, les prêts personnels poursuivent leur chute. Le crédit à la consommation poursuit sa convalescence. Au premier semestre 2014, la production des sociétés spécialisées du secteur a augmenté de 3% par rapport à la même période de l'année passée, à 6,2 milliards de DH, selon les statistiques non encore rendues publiques de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF). Cette embellie intervient dans la lignée d'une croissance des nouveaux crédits distribués de 2% au premier trimestre, ce qui atteste que l'activité des sociétés de financement est bien en phase de redressement, après une chute de production de près de 18% depuis 2008. Ne pas en déduire pour autant que le secteur est tiré d'affaire. Un indicateur qui continue de préoccuper les professionnels est l'évolution de l'encours qui enregistre une maigre hausse de 1% au premier semestre, à 39,6 milliards de DH. «En dessous d'une progression de 5% de l'encours, on ne peut pas vraiment dire que le secteur se développe», estime un directeur au sein d'une société de la place. Par ailleurs, pour compléter le tableau pour tout le secteur du crédit conso, signalons que sur le même premier semestre, les banques affichent un encours de financements de près de 40 milliards de DH, en baisse de 1,2%. En agrégeant l'encours des sociétés spécialisées et des banques, l'encours total du crédit conso ressort donc à 79,6 milliards de DH, en quasi-stagnation par rapport au premier semestre 2013. Les banques contrôlent la moitié du marché du crédit à la consommation La progression de la production des sociétés de financement est tirée principalement par l'augmentation des crédits auto de 17%, à 3,4 milliards de DH. Une bonne orientation attribuée en grande partie au Salon automobile tenu en mai dernier qui a concordé avec d'importants efforts promotionnels. Par formule de crédit auto, la location avec option d'achat continue de regagner les faveurs de la clientèle. Cette solution enregistre en effet une hausse de la production de 55% sur les 6 premiers mois de l'année, à 1,4 milliard de DH après une croissance de 67% sur le premier trimestre alors qu'on en était à une dégringolade de 32% en 2013. C'est qu'après une disposition fiscale de 2013 soumettant la valeur résiduelle des crédits en LOA à la TVA, les sociétés ont su redonner des arguments à cette solution en abaissant la valeur résiduelle à un loyer au lieu de 30 à 40% du bien financé auparavant. Néanmoins, la bonne tenue du crédit automobile est entamée par les prêts personnels dont la production baisse de 9%, à près de 2,8 milliards de DH. Plus préoccupant encore, l'encours des crédits personnels chez les sociétés spécialisées emprunte une pente descendante : il baisse de 1%, à près de 24 milliards de DH. C'est dire que les sociétés continuent de perdre du terrain face aux banques dont le renforcement sur le crédit conso au cours les dernières années a ciblé essentiellement le segment des prêts personnels.