Le solde ordinaire est redevenu excédentaire depuis 2014. Le solde primaire devrait s'équilibrer en 2017 et 2018. Avec la baisse des charges de compensation, la maîtrise de certains autres postes des dépenses ordinaires, comme la masse salariale (quoi que celle-ci se situe déjà à un niveau jugé élevé), et, à un degré moindre, l'accroissement des recettes ordinaires, il s'est créé une dynamique des finances publiques dont on peut penser qu'elle contribuera dès cette année 2017 à faire fléchir le taux d'endettement du Trésor. Celui-ci, rappelons-le, suit un trend haussier depuis 2009, passant de 46,1% du PIB à cette date à 65% au terme de l'exercice 2016. Pourquoi une baisse probable du taux d'endettement du Trésor ? Pour deux raisons, au moins. La première, et on n'en parle pas assez, c'est le comportement du solde ordinaire du Budget : en déficit depuis 2011, celui-ci s'est remis à dégager des excédents depuis 2014. En 2016, par exemple, l'excédent du solde ordinaire était de 17,8 milliards de DH, ce qui a permis de financer une partie des investissements, donc de limiter d'autant l'emprunt devant couvrir le déficit budgétaire. La seconde est liée à l'évolution du solde primaire. Celui-ci est tout simplement le solde budgétaire mais avant paiement des intérêts de la dette. Il s'agit d'une variable fondamentale puisqu'elle conditionne la variation à la hausse ou à la baisse du taux d'endettement. Lorsque les recettes sont totalement utilisées pour financer les dépenses hors dette, cela veut dire que pour payer les intérêts de cette dette, l'Etat doit encore emprunter. Et si, en plus, le niveau du déficit primaire et les taux d'intérêt de ladite dette dépassent le taux de croissance du PIB, alors le taux d'endettement augmente fortement. Entre 2009 et 2015, le Maroc était dans cette situation, avec un déficit primaire de 2,5% du PIB en moyenne, un coût moyen apparent de la dette de l'ordre de 5%, et un taux de croissance économique réel inférieur à 4% en moyenne. Des signes semblent indiquer que cette situation pourrait s'inverser en 2017 et 2018. La Banque mondiale, dans ses prévisions d'il y a quelques semaines, table sur un solde primaire légèrement excédentaire en 2017 et 2018: +0,1% et +0,2% du PIB respectivement. C'est une bonne nouvelle, puisque ceci n'est pas arrivé depuis 2008. Comme toujours, les prévisions, il faut les prendre avec beaucoup de précautions. Reste que la croissance économique pour 2017 s'annonce relativement bonne (autour de 4%), le coût moyen de la dette est retombé à 4,3% et, plus généralement, la maîtrise des dépenses budgétaires, comme annoncées, devrait se poursuivre. L'ensemble de ces éléments devrait, sauf événements imprévisibles, peser sur le retournement à la baisse du taux d'endettement.