n Huit établissements ont obtenu la reconnaissance de leurs diplômes par l'Etat. Les documents seront conjointement signés par le président de l'institution concernée et celui de l'université publique de la région. Les lauréats ont la possibilité d'exercer dans le secteur public et des métiers réglementés. Une étape importante vient d'être franchie dans l'enseignement supérieur privé. Après une attente qui a duré près de 17 ans (promulgation de la loi 01.00 qui porte sur l'organisation de l'enseignement supérieur en 2000), la situation se débloque partiellement. Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres vient d'octroyer le fameux label de la reconnaissance des diplômes délivrés par quelques établissements supérieurs du privé. Huit ont été reconnus par l'Etat. Il s'agit de l'ESCA Ecole de Management, l'Ecole d'architecture et de paysage de Casablanca, l'Université internationale de Casablanca, l'Université internationale d'Agadir, l'Université privée de Marrakech, Centrale de Casablanca, l'Université Mohammed VI des sciences de la santé et l'Université Abulcasis des sciences de la santé. Ils rejoignent l'Université internationale de Rabat, première institution qui a obtenu son sésame depuis 2015. Les diplômes seront signés conjointement par le président de l'établissement concerné et celui de l'Université publique locale de la région. «La reconnaissance des diplômes est une étape historique. Elle permet de rapprocher davantage le public et le privé et de valoriser l'excellence académique», déclare Imad-eddine Hatimi, professeur et directeur des accréditations à l'ESCA. C'est un changement majeur dans la conception du secteur de l'enseignement. D'autre part, elle couronne les efforts fournis par certains établissements en matière de qualité académique et de recherche scientifique. Les anciennes promotions ne sont pas concernées Avant l'obtention de ce fameux label, les diplômés des écoles privées n'avaient pas la possibilité d'exercer des métiers réglementés et dans la fonction publique. Maintenant, on présume que le fameux label deviendra un atout pour séduire les nouveaux étudiants. Cela a été constaté lors du Forum organisé du 21 au 23 avril à Casablanca. Les stands des écoles qui viennent d'être reconnues ont enregistré beaucoup plus de visites que les autres. Comme indiqué dans l'article 53 de la loi 01.00 qui porte sur l'organisation de l'enseignement supérieur, la reconnaissance des diplômes traduit le niveau élevé de la qualité des formations dispensées par ces établissements. Elle devrait profiter immédiatement aux étudiants inscrits cette année et qui auront désormais les mêmes droits que ceux du secteur public. «La reconnaissance est une très bonne nouvelle pour nos étudiants. Elle permet l'accès aux fonctions réglementées, notamment l'expertise comptable», se félicite le responsable des accréditations de l'ESCA. Il importe de préciser que la reconnaissance ne concerne pas les anciennes promotions. En revanche, les lauréats provenant des écoles reconnues ont la possibilité de déposer leurs dossiers d'équivalence auprès du ministère de l'enseignement supérieur. Il s'agit d'une démarche purement personnelle, identique à celle appliquée aux diplômés de l'étranger. Des conditions draconiennes Le cahier des charges porte sur deux volets, technique et pédagogique. Le premier concerne les infrastructures (les équipements, les espaces, salles, bibliothèques...). Le second traite du contenu et de la structure des programmes qui doivent être accrédités à 100% par le ministère. L'accréditation des filières est une phase obligatoire pour l'obtention de la reconnaissance des diplômes. A partir du moment où les programmes sont accrédités, le cahier des charges met l'accent sur les ressources pédagogiques et professorales. Le ministère exige des écoles que 60% du volume horaire annuel enseigné soit assuré par des professeurs permanents dont 50% doivent détenir un doctorat. Les professeurs permanents doivent intervenir pour assurer des cours qui rentrent dans leur spécialité. En outre, le ministère impose également aux écoles un ratio d'enseignant par étudiant (1pour 10 dans les domaines de la santé, 1 pour 20 en ingénierie et 1 pour 25 en gestion) et un ratio d'administratif par étudiant (1pour 100). De plus, les écoles doivent avoir un effectif de plus de 400 étudiants. Une norme qui n'inquiète pas les professionnels de l'enseignement privé. Quant au volet recherche et production scientifique, il a été intégré pour la première fois dans le cahier des charges. «Il s'agit là de valoriser une activité importante qui contribue à l'enrichissement des enseignements dispensés et au développement de la pratique managériale de nos entreprises», déclare M. Hatimi. [tabs][tab title ="Le circuit de l'équivalence des diplômes étrangers sera bientôt digitalisé"]Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres s'emploie à améliorer la procédure d'obtention des équivalences des diplômes étrangers aux diplômes nationaux. La principale mesure allant dans ce sens est la dématérialisation de la procédure. Objectif : simplifier le processus de traitement des demandes d'équivalence et réduire les délais d'instruction des demandes. A ce jour, il faut au moins 6 mois après le dépôt des dossiers.[/tab][/tabs]