La filière joue un rôle essentiel : elle réalise un chiffre d'affaires de l'ordre de 27 milliards de DH et assure 15% du PIB agricole. Aujourd'hui, elle couvre la quasi-totalité des besoins. La filière des viandes rouges a enregistré une production de 530 000 tonnes en 2015, soit 87% des objectifs tracés pour 2020 (612000 tonnes), contribuant par là-même à la sécurité alimentaire du pays. Cette production représente 98% de la demande nationale en viandes rouges. Quant à la consommation, elle a enregistré une hausse de 20%, en passant de 11,7 kg/habitant/an à 14 kg au cours de la même période. Sur le plan économique, la filière joue un rôle essentiel avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 27 milliards de DH et assure 15% du PIB agricole. Son développement a permis la création de 1,9 million de journées de travail (équivalent temps plein) dans les différents maillons de la chaîne de valeur, illustrant le rôle social de ce secteur. La filière représente un patrimoine animal important qui s'élevait en 2013 à près de 29 millions de têtes dont 3,2 millions de bovins, 19,2 millions d'ovins, 6,2 millions de caprins et 200000 têtes de camelins. Ces élevages sont pratiqués dans 1,1 million exploitations dont 70% ont comme activité principale la production des viandes rouges. «Le secteur séduit les investisseurs, d'une part, pour développer les unités modernes d'élevage et, d'autre part, pour moderniser les abattoirs. En effet, 3 projets intégrés et d'agrégation sont actuellement agréés et opérationnels pour un montant total d'investissement de 341 MDH, à savoir Bio Beef à Meknès, Best Viandes à Béni-Mellal et COPAG à Taroudant et un quatrième projet d'abattoir à El Jadida est en cours de construction», souligne Hammou Ouhelli, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR). Promotion de la qualité par l'amélioration des conditions techniques Pour la filière, le principal défi à surmonter dans les années à venir reste le développement de la commercialisation du bétail et des viandes, à travers l'aménagement et l'organisation des marchés à bestiaux et la modernisation des abattoirs pour une meilleure valorisation de la production et une diversification de l'offre des viandes au consommateur. Autre objectif, la promotion de la qualité par l'amélioration des conditions techniques et sanitaires de production, de transformation, de commercialisation et de transport des viandes et des produits à base de viande. L'interprofession a entrepris des actions fondamentales pour le développement de la filière et a mis au point des projets pour l'amélioration des élevages et leur mise à niveau pour un élevage durable. On peut citer plusieurs actions, notamment l'amélioration génétique du cheptel, en mettant en valeur la notion de qualité des viandes et produits carnés, la mise en œuvre du SNIT (Système national d'identification et de traçabilité du cheptel), incitation aux principes de management moderne et de bonne gouvernance parallèlement à l'élargissement de la base des adhérents de l'interprofession ou encore l'organisation de journées et de sessions de formation et de sensibilisation destinées aux professionnels des métiers des viandes. Dans ce but, le centre technique interprofessionnel Zoopole d'Aïn Jemâa, entre autres, est un facteur déterminant pour la modernisation du secteur. Il constitue un espace de formation, d'expérimentation et de communication dans la promotion de l'élément humain. «Sur ce volet, je tiens à vous préciser qu'à ce jour le nombre des bénéficiaires a dépassé les 2000 (professionnels, techniciens, cadres et étudiants des instituts techniques de formation)», affirme Hammou Ouhelli.