Malgré 1,8 millions d'emplois créés chaque année et un chiffre d'affaires de 20 MMDH par an, la filière affiche encore ses limites avec un niveau de consommation très faible et une prédominance des formes traditionnelles de distribution. Selon la direction du développement des filières de production, le Marocain consomme en moyenne 11,7 kg de viande rouge par an et par personne. Malgré une nette évolution – on n'en consommait que 8,2 kg il y a vingt ans ; la consommation nationale de viande rouge reste très faible comparé à l'Europe, qui culmine à 35 kg par an, par personne. La filière viande rouge joue pourtant un rôle important au niveau socioéconomique, que se soit dans la promotion de l'élevage ou le développement du secteur agricole en général. Si la production nationale de viande rouge couvre 98 % de la demande et si le chiffre d'affaires généré par le secteur est de 20 milliards de dirhams, l'activité de la filière enregistre encore des lacunes, telles la non-conformité des abattoirs municipaux aux normes de qualité et le manque de structuration des marchés de viande, généralement dominés par les formes traditionnelles. En outre, la filière viande rouge est constituée de modèles de production en amont, globalement peu compétitifs. Le manque de libéralisation, en aval, le protectionnisme exercé qui limite les importations et le monopole des municipalités au niveau de l'abattage freinent également l'investissement et le développement de la distribution. Par ailleurs, une majeure partie de la production nationale est dédiée à la transformation et 10 % des bêtes sont abattues dans les 674 abattoirs ruraux que compte le pays. Les 90 % restants passent par les abattoirs municipaux. Les systèmes de distribution et de commercialisation sont faibles, avec une prédominance des formes traditionnelles (marchés et souks). 45% de la production est ainsi distribuée par des intermédiaires. En outre, l'amélioration de l'offre qualité-prix, l'augmentation de la production nationale de viande rouge, la réduction des coûts de production et la mise à niveau de la réglementation des abattoirs, sont autant de chantiers ouverts qui nécessitent une stratégie de développement basée sur une intervention forte sur l'ensemble de la chaîne de valeur. - Campagnes de vaccination et de dépistage des maladies - Zonage et contrôle du mouvement des animaux - Lutte contre la contrebande - Lutte contre l'informel au niveau de l'abattage - Campagne de communication et de sensibilisation des consommateurs nationaux - Refonte de l'organisation des marchés de bétail et du système de transport des viandes En 2009, dans le cadre du Plan Maroc vert, un contrat programme pour la période 2009-2014 a été signé entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), prévoyant un investissement global de 6 MMDH, dont une contribution de l'Etat estimée à 850 MDH. Depuis son entrée en vigueur, le contrat a permis la mise en œuvre de plusieurs actions, comme l'application des nouveaux taux des aides de l'Etat à travers le Fonds de développement agricole (FDA) pour inciter l'investissement dans la filière et accroître la production via l'importation, ou encore par la création du Centre professionnel Zoopôle, dont les travaux de construction ont été lancés en mars dernier. Cette année, trente projets ont été programmés pour un investissement de 96,9 MDH, parmi lesquels Biobeef, le premier abattoir privé intégré à un projet d'engraissement répondant aux normes européennes. Selon le contrat-programme, d'ici 2014, la production de viande rouge devrait atteindre 450 000 tonnes par an contre 425 000 en 2009. La consommation par habitant devrait elle aussi passer de 11,7 kg à 13,5 kg par an et par habitant en 2014, et à 15 kg vers 2020.