La superficie certifiée biologique est passée de 4 000 ha en 2010 à 8000 ha à fin 2016. La production, de 80000 tonnes en 2016, est constituée essentiellement de cultures maraîchères, d'agrumes et de plantes médicinales. Si l'arganier, le palmier dattier, l'amandier et les figues de barbarie sont convertis au bio, 600000 tonnes seront certifiables facilement. En 6 ans, la superficie certifiée biologique a quasiment doublé, passant de 4000 ha en 2010 à 8000 ha à fin 2016. L'objectif fixé est de 40000 ha en 2020. La production est, elle, estimée à 80000 tonnes actuellement alors que le but est d'atteindre 400000 t en 2020. En outre, contrairement à l'agriculture conventionnelle, la filière a besoin de plus de main-d'œuvre. Elle génère 15 000 emplois permanents actuellement et veut atteindre 35000 en 2020. «La demande intérieure en produits bio est en croissance continue. Malgré ces avancées, l'offre n'y répond pas encore», remarque Slim Kabbaj, franchisé La Vie Claire et président de la distribution et de l'export à Fimabio (Fédération marocaine des professionnels du bio). Si le réseau de distribution des produits bio s'est bien développé, notamment dans les grandes villes où on retrouve des magasins spécialisés, le réseau de distribution Distribio, les parapharmacies, les épiceries fines, et récemment les étalages dédiés au bio dans la grande distribution..., la production reste cantonnée aux fruits, aux légumes et à certains produits du terroir. «La production de 80000 t est composée à environ 63% de cultures maraîchères, agrumes et plantes médicinales», remarque M. Kabbaj. On importe encore des produits bio transformés d'Europe, notamment de France. En tout cas, les associations du bio qui regroupent les producteurs (Anaprobio), les distributeurs exportateurs (Anadexbio) et les transformateurs (Valbio), rassemblés au sein de la Fimabio, espèrent augmenter la consommation des produits bio au Maroc par une sensibilisation des consommateurs. Pour les professionnels, l'objectif est de mieux développer le secteur du bio par la création de nouvelles gammes, le développement de produits à forte valeur ajoutée, la conversion des producteurs classiques au bio et l'amélioration des ventes à l'export en qualité, volume et sur la durée. En 2016, l'apport des exportations de produits bio en devises est estimé à 300 millions de dirhams, soit 38% des 800 millions attendus en 2020. La demande européenne est, elle, en croissance continue. Le label bio marocain prévu en 2017 Le Maroc exporte ses produits issus de l'agriculture biologique principalement vers la France, la Suisse, l'Allemagne et l'Italie, des pays où la croissance de la demande est évaluée à 20%. «Il est possible d'augmenter encore plus la production biologique au Maroc. Si on convertit le palmier dattier, l'amandier, toutes les forêts d'arganier et les figues de barbarie en bio, 600000 tonnes seront certifiables facilement. Nous prendrons dès lors la place de premier producteur de produits bio en Afrique et au Moyen-Orient», aspire M. Kabbaj. En attendant, la production locale n'a pas encore obtenu son label bio marocain. Sa mise en place est prévue pour cette année. «Au total, 4 décrets ont été adoptés : il s'agit du produit végétal, de l'aquacole, de l'élevage et de l'équivalence entre cahier des charges européen et marocain. On attend leur sortie dans le Bulletin officiel. Le label verra le jour en 2017», dévoile le franchisé de La Vie Claire. Cela permettra sûrement d'améliorer l'image du Maroc sur le marché bio international.