L'agriculture biologique existe au Maroc depuis des années. Les agriculteurs sont conscients de son importance mais, malgré la demande à l'export, des excédents de production ne trouvent pas acheteur. Durant la campagne agricole 2010/2011 près de 583 000 hectares ont été réservés au bio contre seulement 12 295 ha en 2001/2002. GM, engrais, pesticides… sont autant d'outils et de moyens usités en agriculture dans le but d'assurer une meilleure productivité du sol et pouvoir assurer une offre suffisante en légumes, fruits et tout autre aliment face à la demande croissante de par le monde. Or il va sans dire que le recours à ces procédés altère la qualité et le goût des aliments et peut parfois s'avérer même dangereux pour la santé des consommateurs. Alternative ? Manger bio. Une tendance qui ne cesse de s'étendre à l'échelle internationale, créant un marché non indéniable et à plus forte valeur ajoutée. Selon Givernaud Thierry, représentant exclusif de QC&I, cabinet de certification allemand des produits biologiques et également membre de l'Association marocaine pour l'agriculture biologique (AMABIO), dans une déclaration accordée à la MAP: « L'agriculture biologique est une réelle chance que le Maroc se doit de saisir, sachant que les produits bio feraient l'objet d'une consommation privilégiée dans les 20 ans à venir ». Vers plus de surfaces bio Une chance que les agriculteurs marocains sont en train de saisir, en témoigne la croissance des superficies réservées à cette agriculture. Ainsi, durant la campagne agricole 2010/2011, près de 583 000 hectares ont été réservés à la production biologique contre seulement 12 295 ha durant la campagne 2001/2002. Ces surfaces sont départagées essentiellement par l'olivier avec 11 110 ha, le caroubier 1 700 ha, les cultures maraîchères 700 ha, les agrumes 400 ha, le câprier 190 ha, l'amandier 320 ha, les plantes aromatiques et médicinales cultivées 285 ha et celles de cueillette 150 000 ha, le cactus 18 000 ha ainsi que la forêt d'arganier 400 000 ha. Des prix 15 % à 30 % supérieurs Quant à leur apport en terme de fonds drainés grâce à l'exportation il y a lieu de souligner que les prix des produits bio sont entre 15 % et 30 % supérieurs aux autres produits et que les quantités exportées sont passées de 6 500 tonnes en 2005/2006 à 10 500 tonnes en 2010/2011. Il n'empêche que « bien qu'ils soient prisés plus que par le passé, ces produits demeurent sous-vendus comparativement aux autres », souligne Givaud, avant de préciser que «les producteurs ne peuvent pas exporter des quantités importantes d'excédents faute de système de commercialisation permettant de valoriser leur production.» * Tweet * * *