L'appel à placer l'emploi et l'investissement en tête des priorités du gouvernement a été l'une des principales demandes formulées par les groupes parlementaires lors d'une réunion tenue, mercredi, à l'initiative de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants pour poursuivre la discussion générale du projet de loi de finances (PLF) de l'année 2025. Cette réunion, qui s'est déroulée en présence de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, et du ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a été l'occasion pour plusieurs groupes parlementaires de souligner la nécessité de relever les défis économiques actuels avec des approches innovantes, d'accorder une attention particulière aux entreprises marocaines en les protégeant et en leur garantissant un accès suffisant au financement, ainsi que d'orienter l'investissement public vers les secteurs stratégiques et les projets productifs. Dans ce sens, le groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) a insisté sur l'importance d'améliorer la productivité des entreprises, notamment dans le secteur industriel, jugeant que « sans productivité, les entreprises, en particulier celles petites et moyennes, perdent en compétitivité ». Mettant en avant les mesures prévues dans le PLF visant à stimuler la dynamique de l'investissement et à soutenir l'emploi, notamment à travers l'augmentation de l'effort d'investissement global du secteur public à 340 milliards de dirhams (MMDH) et l'allocation de 14 MMDH pour la promotion de l'emploi, le groupe a exhorté le gouvernement à accorder une attention particulière aux petites et moyennes entreprises (PME) qui créent plus de 80% des emplois. De son côté, le groupe Authenticité et modernité a salué l'engagement de l'eécutif à réduire l'impôt sur le revenu (IR) et les efforts déployés pour améliorer les conditions sociales des ménages et augmenter les salaires, appelant à remédier aux obstacles administratifs et à accélérer la mise en œuvre des grands chantiers royaux. Le groupe a mis l'accent sur le besoin urgent de simplifier les procédures administratives pour stimuler et accélérer l'investissement privé, de procéder à une réforme globale des grands établissements et entreprises publics, ainsi que d'améliorer leur gouvernance pour accroître leur efficacité et renforcer leur engagement dans l'exécution des stratégies nationales et sectorielles de développement économique et social. Pour sa part, le groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme a évoqué l'allégement de la pression fiscale et qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales de la Fiscalité, en particulier la réduction de l'IR, de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des droits de douane sur une série de produits. Le groupe a aussi relevé l'importance d'améliorer le climat des affaires via la mise en place de la loi sur le droit de grève, de la loi relative aux syndicats, en plus du renforcement du rôle des chambres professionnelles et l'élargissement des zones industrielles et logistiques, indiquant que compte tenu de la conjoncture actuelle, il est nécessaire de poursuivre les mesures visant à maintenir les équilibres financiers et économiques, maîtriser l'inflation, la dette extérieure et le déficit budgétaire, à même de contribuer à l'amélioration du classement du Maroc auprès des agences de notation et, par conséquent, attirer davantage d'investissements étrangers. En outre, le groupe a préconisé l'orientation de l'investissement public vers les secteurs vitaux et les projets productifs, comme ceux des infrastructures, de l'eau, de l'énergie, du tourisme, de l'économie bleue et des nouvelles technologies, et de faire du Fonds Mohammed VI pour l'investissement (FM6I) un véritable levier de développement de l'investissement dans le Royaume. Le groupe socialiste – opposition USFP a, quant à lui, fait remarquer que les indicateurs économiques « préoccupants » nécessitent des efforts conjoints et une collaboration entre les pouvoirs exécutif et législatif. Il a appelé à renforcer les initiatives de réforme et à traduire les principes généraux contenus dans le PLF « en réalité tangible ayant un impact positif sur les individus, les entreprises et les finances publiques ». Pour ce qui est du groupe haraki, il a noté que le PLF est « marqué par une approche comptable » et que les sources des recettes demeurent inchangées, s'interrogeant ainsi sur le degré de l'innovation en matière de collecte de ces recettes, notamment dans le contexte des grands défis qui nécessitent la recherche de financement. Le groupe a plaidé pour la présentation du bilan des financements innovants auxquels le gouvernement a eu recours et l'élaboration d'un cadre juridique les encadrant, comme c'est le cas pour la privatisation, estimant que le rythme actuel de l'investissement n'a pas contribué à réduire le chômage. Par ailleurs, le groupe du Progrès et du Socialisme s'est interrogé sur les répercussions des politiques publiques sur la vie quotidienne des citoyens, relevant que l'investissement public, en tant que locomotive pour l'investissement privé, reste « faible » et rencontre des difficultés au niveau du déploiement spatial. Il a jeté la lumière sur les problématiques liées au climat des affaires et a préconisé la mise en œuvre des recommandations du nouveau modèle de développement.