Une grève de 48 heures, reconductible, pour protester contre les retraits de permis et le projet de code de la route Les routiers exigent des négociations avec le ministère du transport. La tension monte dans le transport routier. Deux syndicats de chauffeurs de poids lourds, d'autocars et de camions jusque-là inconnus, le SUFP (Syndicat de l'union des fédérations professionnelles) ayant son siège à Taza et le CSCETV (Conseil syndical commun des employés du transport de voyageurs), disposant tout juste d'une boà®te postale, avaient déclenché une grève de 48 heures, les 11 et 12 mars. Les deux organisations réclament purement et simplement l'annulation du projet de code de la route à l'étude au Parlement, la cessation des retraits de permis et la baisse du montant des amendes. Ce mouvement qui semble avoir surpris et les pouvoirs publics et les syndicats de transporteurs a provoqué des perturbations dans toutes les branches, y compris au port de Casablanca, oà1 l'on pouvait voir, lundi 12 mars, un grand attroupement devant la fameuse porte numéro 4, alors qu'à la gare routière d'Ouled Ziane, à Casablanca, un responsable confirme que pratiquement aucun autocar n'a circulé depuis dimanche. Les pouvoirs publics font le dos rond Quoi qu'il en soit, Abdelali Khafi, secrétaire général du SUFP, tout en nuançant les termes du communiqué sur l'abandon du projet de code de la route, affirme que «c'est en désespoir de cause que ce mouvement a été décidé, et qu'il sera reconduit jusqu'à ce que les responsables du ministère du transport ouvrent des négociations avec les conducteurs». Il précise à ce propos que «toutes les lettres envoyées au ministère de tutelle n'ont reçu en guise de réponse que des déclarations terrorisantes». Il déplore que l'avis des conducteurs de poids lourds n'ait jamais été pris en considération. «Les sanctions sévères contre les chauffeurs, leur emprisonnement et leur condamnation à des amendes élevées n'arrêteront pas les accidents de la route car nous n'avons pas de bonnes routes pour circuler», estime-il. «Les pouvoirs publics veulent nous appliquer les mêmes sanctions qu'en Europe, alors qu'ici nous n'avons aucun droit, sans compter que nous roulons sur des routes nationales construites à l'époque du Protectorat», conclut ce responsable du syndicat. A l'heure oà1 nous mettions sous presse, les responsables du département du transport ne semblaient pas prêter trop d'attention à ce mouvement. Du coup, la poursuite du mouvement était inéluctable. Mardi 13 et mercredi 14, les chauffeurs avaient débrayé à nouveau. Jusqu'à quand ?