La COP29, tenue à Bakou, Azerbaïdjan, a débouché sur des décisions majeures mais controversées. Les délégués ont adopté un nouvel objectif de financement climatique de 300 milliards de dollars (MM$) par an d'ici 2035, remplaçant l'actuel seuil de 100 MM$ en 2025, mais jugé insuffisant par plusieurs pays en développement. En parallèle, un marché mondial du carbone soutenu par l'ONU a été validé, favorisant les échanges de crédits carbone pour réduire les émissions globales. Malgré cet accord, les négociations ont été tendues, marquées par le départ des représentants des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires, qui dénonçaient le manque d'ambition des pays développés. Si António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, a salué les progrès réalisés, il a exhorté les nations à transformer ces engagements en actions concrètes. Les tensions se sont également accentuées autour de l'échec à inclure des mesures claires pour l'abandon des combustibles fossiles. Pour Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l'ONU pour le climat, cet accord constitue une «police d'assurance pour l'humanité», à condition que les engagements financiers soient respectés. Mais de nombreuses délégations africaines et insulaires estiment que les montants prévus sont loin de répondre aux besoins réels pour éviter une catastrophe climatique. Tandis que certains voient en ce sommet un premier pas, d'autres, comme la Sierra Leone et l'Inde, jugent les résultats «décevants» et «insultants». Un représentant de l'Union européenne a déclaré que le nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique «apportera simplement beaucoup, beaucoup plus d'argent privé sur la table, et c'est ce dont nous avons besoin. Et grâce à ces fonds, nous sommes convaincus que nous atteindrons l'objectif de 1,3 billion de dollars». Un représentant déçu d'un groupe d'Etats insulaires a déclaré avec gravité : «Après la fin de la COP29, nous ne pourrons pas nous contenter de naviguer vers le coucher du soleil, car nous sommes littéralement en train de couler.»