Le secteur s'est moins bien comporté que durant la période estivale. A Agadir, septembre a été marqué par une hausse des arrivées et des nuitées. Octobre est jugé morose à Tanger et Marrakech. Si le mois de septembre a permis de prolonger les bonnes performances estivales, la reprise s'est faite attendre en octobre dans la majorité des villes touristiques. Pour rappel, en août, le nombre d'arrivées a augmenté de 2,3% par rapport à 2015 et les nuitées sont en hausse de 5%. En septembre, la capitale du Souss est sortie du lot avec des arrivées et des nuitées en hausse respectivement de 12,7% et 3,83%. «Cette légère reprise est due notamment au marché russe (qui a enregistré 24 262 nuitées dans les hôtels classés de la ville). Et ce, après une reconquête de ce marché grâce à l'accueil, en mars dernier, de 400 agents de voyages russes à Agadir», explique Chafik Mahfoud Filali, DG de Kenzi Europa. «Le marché national a également permis à la ville de continuer sur sa belle performance estivale avec 5 782 nuitées enregistrées en septembre. Les touristes venus de Hollande et d'Espagne y ont également contribué avec respectivement 3352 et 1229 nuitées», continue-t-il. M. Filali s'attendait à ce que la haute saison soit bouclée (en octobre) sur une note positive. La COP22 dope les arrivées D'après quelques hôteliers, septembre était également satisfaisant à Tanger. «Nous avons affiché complet durant Aid Al Adha. En moyenne, le taux d'occupation était de 65 à 75% en septembre», déclare le directeur de Mnar Castle, un appart-hôtel de luxe à Tanger qui explique en substance que la ville accueille beaucoup de clients de passage pour une nuit, notamment des touristes d'affaires et des visiteurs en partance pour Chefchaouen. Le regard d'Amr Kallini, DG de Movenpick hôtel de Tanger, est plus nuancé. «Si l'activité touristique en septembre était dynamique grâce au prolongement de l'été et à la clientèle estivale MRE, française et espagnole, octobre, connu pour être une saison du tourisme d'affaires, montre des signaux de reprise très faibles», commente-t-il. A Marrakech, le taux de remplissage se situait entre 50 et 60% en septembre. Et un reflux a été enregistré le mois suivant, à cause probablement de la préparation de la COP 22. Selon Abdelali Chaoui, DG de l'Eden Andalou, hôtel 5* à Marrakech, d'autres raisons sont à l'origine de cette évolution défavorable. «Durant ces deux mois, nous avons l'habitude d'accueillir des groupes venus pour les congrès, les séminaires et les voyages d'études. On constate qu'ils se font plus rares à cause de l'amalgame créé autour de la destination Maroc avec les autres marchés arabes où règne l'insécurité», confie-t-il. Les hôteliers recherchent donc de nouvelles niches telle que la clientèle immigrée musulmane (venue notamment de Grande-Bretagne) et essaient de satisfaire la clientèle locale toujours présente pendant le week-end. Quoi qu'il en soit, les hôtels de la ville ocre font le plein grâce à la COP22. Le taux d'occupation avoisine 80%, voire 100%.