Barak Obama se dit «horrifié» et Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'UE, ainsi que l'ensemble des chancelleries occidentales se déclarent «choquées» par le bain de sang en Syrie. Les monarchies du Golfe, pourtant menacées par les révolutions du printemps arabe, ont aussi fini par réagir. La diplomatie marocaine, quant à elle, tarde à exprimer sa position officielle sur les événements tragiques dans ce pays. En attendant, partis politiques et société civile appellent à une position ferme condamnant le régime de Bachar El Assad. Marocanité du Sahara Vs tyrannie… «L'Etat marocain doit prendre une position de dénonciation claire de la violence commise par le régime syrien», exige Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Selon l'ex-ministre de la Communication, la position la diplomatie marocaine prend en compte le dossier du Sahara : «les positions à l'égard de la Syrie ou de tout autre pays, tient compte des réactions possibles sur la question du Sahara. On pourrait s'attendre à une réaction intempestive, contraire aux intérêts du Maroc, dans le cas où notre pays prendrait position contre les agissements de ce régime». Pour N. Benabdellah, cette équation n'empêche pas la diplomatie marocaine d'exprimer «une position de principe appelant à la non utilisation de la violence. C'est la moindre des choses de la part du gouvernement ». « Ce silence est honteux ! » Même son de cloche de Mustapha Ramid, député du Parti justice et développement (PJD). « Comme le reste des pays membres de la Ligue arabe, le Maroc est totalement absent dans ce dossier comme dans d'autres. La diplomatie marocaine n'a même pas exprimé une prise de position orale sur ce dossier. Ce silence est honteux !», observe-t-il. De son côté, Ahmed Oujjar, membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI) ne comprend pas « le mutisme de l'Etat et de la diplomatie marocaine sur le drame quotidien des Syriens. Ce qui se passe en Syrie est inadmissible et inacceptable», s'insurge-t-il. Il appelle la diplomatie marocaine ainsi que les partis et les ONG marocains, à prendre position sur cette question. « Il faut que notre diplomatie prenne une position claire et courageuse en faveur du respect des droits de l'Homme en Syrie», ajoute Oujjar. Incompétence ? Pour sa part, Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement se refuse de donner la position du gouvernement sur la répression en Syrie. «Seul le ministère des Affaires étrangères est compétent sur ce dossier et lui seul peut se prononcer sur cette question», précise-t-il. Contacté par Lakome.com, le ministère des Affaires étrangères a refusé de s'exprimer. À noter enfin qu'un sit-in de soutien au peuple syrien se tient aujourd'hui, mardi 9 août (17 heures) devant l'ambassade syrienne à Rabat. Une deuxième action est prévue le 21 du même mois. Photo: Les chars des milices de Bachar Al Assad.