Une table ronde sur «les médias et printemps démocratique» était organisée samedi à Rabat. Le journaliste d'El Pais Ignacio Cembrero, qui devait intervenir, a annulé à la dernière minute pour «des raisons liées à l'affaire Anouzla», a-t-il expliqué à l'organisateur de la rencontre, Maâti Monjib. A l'occasion de la journée internationale de la démocratie, l'Association Marocaine pour le Journalisme d'Investigation (AMJI), a organisé ce samedi à Rabat une table ronde sur le thème : «Médias et printemps démocratique». L'événement animé par l'historien Maâti Monjib a bien sûr été marqué par l'absence d'Ali Anouzla, qui devait intervenir lors de la table-ronde aux côtés du journaliste espagnol d'El Pais Ignacio Cembrero, du journaliste français Ignace Dalle et d'autres invités. Le journaliste d'El Pais a lui annulé sa venue à la dernière minute, sans donner de détails. Maâti Monjib s'en est expliqué devant la presse avant le début de la table-ronde : «Ignacio Cembrero m'a informé personnellement qu'il renonce à venir au Maroc pour, je le cite, «des raisons liées à l'affaire Anouzla». Il nous a dit regretter énormément de ne pas pouvoir venir au Maroc et participer à ladite table ronde». Le ministre de la Justice Mustapha Ramid avait annoncé mardi l'intention de Rabat de poursuivre El Pais en justice à cause de la vidéo d'Aqmi. Aucune plainte n'a toutefois encore été déposée en Espagne. «Le Maroc est toujours en train de mettre en oeuvre le mécanisme conduisant au dépôt de sa plainte à Madrid», expliquait vendredi un «haut responsable» anonyme cité par le site Le360. Dans sa déclaration à la presse aujourd'hui, Maâti Monjib a dit «condamner fortement toutes les pressions dont font l'objet des journalistes professionnels et intègres, des pressions qui visent à renforcer l'auto-censure des journalistes et des médias et à limiter leur liberté d'expression. L'arrestation de notre ami Ali Anouzla fait partie de cette tactique qui vise à terroriser toutes les plumes libres en les salissant par des campagnes de diffamation et, parfois, en les arrêtant, afin que l'ordre médiatique règne». Prix du journalisme d'investigation – Droits Humains 2013 Le journaliste Ignace Dalle a tout de même animé la table ronde aux côtés de Maâti Monjib et de la journaliste Maria Moukrim, présidente de l'AMJI. Près de deux heures de débats et d'échanges avec le public (Lakome publiera d'ici peu une vidéo de la rencontre) avant la cérémonie de remise des Prix du journalisme d'investigation – Droits Humains 2013, organisée pour la première fois par l'AMJI en partenariat avec IMS (International Media Support). Le 1er Prix francophone a été décerné à l'enquête publiée en janvier dernier par Lakome «Bienvenue au royaume de la rente».