L'association Prédication pour le Coran et la Sunna dirigée par le Cheikh Maghraoui refuse de se conformer à une décision du délégué du ministère des Habous et des Affaires islamiques à Marrakech. Ce dernier a ordonné la fermeture des écoles coraniques dépendant de l'association, et ce avant le 28 juin prochain. Dans un communiqué l'association affirme ne pas être concernée par la décision, «ni sur le plan juridique, ni sur le plan formel» et revendique son droit d'agir dans le cadre du dahir sur les libertés publiques. Les écoles en question avaient déjà fait l'objet d'une interdiction par le passé, avant d'être à nouveau tolérées suite au retour du cheikh Maghraoui au Maroc en plein printemps arabe. Maghraoui avait joué un rôle déterminant pour convaincre une grande partie des salafistes marocains à voter en faveur de la nouvelle Constitution et à participer massivement aux élections législatives du 25 novembre 2011 qui a conduit à la victoire du PJD. Avant ce scrutin, le PJD n'avait jamais récolté autant de voix à Marrakech. Ce qui lui a valu trois sièges supplémentaires au Parlement selon des sources concordantes. D'aucuns pensent que les adversaires du PJD seraient derrière la décision du ministère des Habous. Cette manœuvre viserait à priver Benkirane et son parti des voix salafistes lors des prochaines échéances électorales. Par ailleurs, le bras droit de Maghraoui, Hamad Kebbaj directeur de la revue salafiste «Assabil» a récemment interpellé publiquement le chef du gouvernement sur la nécessité de soutenir les sunnites salafistes dans leur jihad contre les troupes chiites de Bachar Al Assad et de prendre des «mesures concrètes» susceptibles de répondre à l'urgence qu'impose la situation en Syrie. Dans la foulé, le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid a rendu visite à Maghraoui. S'agirait-il d'un soutien politique au chef de file des salafistes marocains pour contrer Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques qui échappe totalement à l'autorité du Premier Ministre ?