Détenus au Maroc, les trois Algériens impliqués dans l'affaire de la Banque Nationale d'Algérie (BNA), devront être livrés aux autorités algériennes après validation par la Cour suprême, la semaine dernière, de leur extradition. Ils sont accusés dans une affaire de détournement dont les montants sont de 20 milliards de dinars. Les trois impliqués dans le scandale de la BNA (la Banque Nationale d'Algérie) seront finalement extradés vers leur pays d'origine. La décision est celle de la Cour suprême de Rabat qui a rendu, après quelques semaines d'instruction, son verdict au courant de la semaine dernière conformément aux accords d'extradition passés entre les deux pays. Accusés dans une grosse affaire de détournement de 20 milliards de dinars des agences de la BNA, en l'occurrence celles de Cherchell, Bouzaréah, Koléa et Zighoud, Achour Abderrahmane et deux autres accusés, arrêtés depuis le mois de janvier 2006, seront livrés à l'Algérie où ils seront jugés. La décision de la Cour suprême a été motivée par les nouveaux documents (un dossier complet sur les opérations de détournement) qui lui sont parvenus des autorités algériennes qui démontrent l'implication directe des trois détenus dans cette affaire qui a défrayé la chronique judiciaire algérienne. C'est donc à la lumière des nouveaux documents remis par Alger aux Marocains que la Cour suprême a tranché dans cette affaire, malgré les contestations des avocats des trois accusés. Interpellés depuis le mois de janvier à Casablanca, en vertu d'un mandat d'arrêt international lancé contre eux par le tribunal de Sidi M'hamed via Interpol, ils sont toujours incarcérés dans la prison de Salé, en attendant la signature d'un décret d'extradition qui sera transmis aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères du Maroc. Selon une source judiciaire, cette procédure ne prendra pas moins d'un mois, à l'issue duquel il sera aussi question de définir les modalités policières du transfert des trois accusés vers l'Algérie. Interrogé par la presse marocaine, à l'issue du procès, le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, a assuré que “les trois détenus seront livrés aux autorités algériennes, une fois les procédures accomplies”. En plus des trois prévenus, dix-sept autres personnes sont impliquées dans cette affaire de détournement au préjudice de la BNA à travers ses agences où toutes les irrégularités étaient orchestrées. Ils sont accusés par le parquet de détournement de deniers publics et complicité. Sept d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt, cinq sous contrôle judiciaire, alors que des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre quatre personnes en fuite (les trois au Maroc et une en Grande-Bretagne). Selon l'accusation, cette grande opération de détournement consistait en l'encaissement de 1940 chèques, d'un montant de 21,7 milliards de dinars, libellés aux noms de sociétés de Abderrahmane Achour et ses associés, alors que les comptes de ces dernières n'étaient même pas mouvementés. À noter que le jugement des auteurs de cette fraude financière sera un premier épisode d'une série de procès de malversations au sein des institutions bancaires qui ont frappé ces derniers temps l'Algérie.