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Le Marocain qui veut poursuivre Berlusconi en justice
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 03 - 2006

Entretien avec Mohamed Daki, arrêté et incarcéré en Italie pour terrorisme international puis extradé au Maroc
Mohamed Daki, jeune prédicateur marocain à Hambourg, expulsé d'Italie pour motifs de sécurité et ordre public, est un homme accablé. Du haut de ses 41 ans, il ne donne pas l'impression d'être un activiste excité ou un agitateur que la justice italienne a présenté comme une sorte de Ben Laden national. Dans cet entretien qu'il a bien voulu accorder à LGM, Mohamed Daki raconte sa mésaventure rocambolesque et burlesque et relate le récit intégral de son expérience kafkaïenne avec les autorités sécuritaires et judiciaires italiennes.
La Gazette du Maroc : La cour de cassation italienne vous a innocenté, le 23 février 2006, des charges de terrorisme international retenues contre vous. Quelles sont les démarches que vous comptez entreprendre aujourd'hui pour que vous soyez rétabli dans vos droits ?
Mohamed Daki : Ecoutez, tant que je ne suis pas en possession de mon passeport, que m'ont réquisitionné les services secrets italiens, je ne peux me rendre sur place pour réclamer mes droits ainsi que demander des dommages et intérêts conséquents à ce qu'on m'a fait subir injustement en Italie. Depuis que j'ai été interpellé à Milan, en avril 2003, j'ai perdu les traces de mon passeport marocain que les autorités italiennes m'ont saisi abusivement alors qu'ils m'ont expulsé du territoire avec un laisser-passer délivré par le consulat marocain de Milan. Effectivement, je compte me rendre, par tous les moyens, en Italie pour poursuivre l'Etat en justice ainsi que quelques journaux qui m'ont diffamé au cours de ma détention et m'ont présenté comme étant un dangereux terroriste, impliqué aussi bien dans les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis que ceux du 11 mars en Espagne.
Mais ne pensez-vous pas que votre passeport soit plutôt entre les mains des autorités marocaines qui vous ont accueilli à l'aéroport Mohammed V de Casablanca le jour de votre extradition ?
Sincèrement, je ne peux ni confirmer, ni infirmer une telle éventualité. De toutes les façons, je compte me rendre dès la semaine prochaine chez le procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat, qui a examiné mon dossier de mon extradition de l'Italie, pour justement se renseigner sur cette disparition mystérieuse de mon passeport…
À votre arrestation, votre nom, à lui seul, claquait comme une figure dangereuse du terrorisme international pour votre présumée appartenance à la cellule de Hambourg qui a préparé et exécuté les attentats meurtriers du 11 septembre aux Etats-Unis. Racontez-nous votre parcours et votre mésaventure qui vous ont conduit en prison.
Mohamed Daki est un citoyen marocain, âgé de 41 ans aujourd'hui, qui avait quitté le Maroc, le 26 novembre 1989, à destination de l'Allemagne pour poursuivre des études dans une école des ingénieurs basée à Hambourg. Sur place, j'ai fait connaissance bien évidemment avec les membres de la communauté arabe, Marocains, Tunisiens, Algériens soient-ils, qui m'ont aidé énormément à m'installer et trouver un petit boulot pour subvenir à mes besoins.
Mes études en ingénierie achevées, je me suis marié avec une Marocaine avec qui j'ai eu un enfant en août 1997. Je menais donc une vie tranquille et paisible jusqu'au jour où un certain Omar Ben Alchibh, qui s'est révélé par la suite être le Yéménite Ramzi Ben Alchibh, m'a contacté pour lui débrouiller un certificat de résidence. Je m'explique. Au quartier où j'habitais, Hastedtplatz, il y avait une mosquée du nom de « la mosquée des immigrés » que je fréquentais souvent avant d'officier en tant qu'Imam provisoire qui donnait des prêches du vendredi à chaque fois que l'occasion se présentait. Un vendredi du mois de décembre 1997, alors que je venais juste de donner un prêche ayant pour thème « Atawakoul Ala Allah », le même Omar m'a abordé, en compagnie de deux Yéménites, pour me demander de lui produire un certificat de résidence sur ma propre adresse que j'occupais avec ma petite famille.
Chose que j'ai faite sans hésitation une semaine après notre rencontre à la mosquée. Je lui ai effectivement rempli le formulaire et je me suis porté garant devant les autorités allemandes qui l'ont depuis fiché résident chez moi au quartier Hastedtplatz.
Mais pourquoi vous vous êtes porté garant d'un individu que vous ne connaissez même pas ? Un individu de surcroît très dangereux que l'on dit impliqué dans plusieurs projets terroristes ?
Le certificat de résidence que je lui ai établi ne veut absolument rien dire. Je n'ai jamais connu cet individu et cette pratique est habituelle puisque tout le monde la fait à Hambourg, comme partout dans le pays, pour le compte des immigrés qui débarquent pour la première fois en Allemagne. Le certificat en question, qui servait comme une boîte aux lettres, a été limité dans le temps puisqu'il couvrait une période bien déterminée du 7 au 28 décembre 97, soit trois semaines.
Mais est-ce que vous avez abrité le terroriste Ramzi Ben Alchibh pendant cette période ?
Absolument pas. Je ne peux pas le faire pour la simple raison que je ne peux pas introduire, conservateur que je suis, un étranger chez moi alors que je vis avec ma femme et mon fils.
Cet individu, je l'ai rencontré à deux reprises à la mosquée des émigrés pour cette histoire d'attestation d'hébergement. Depuis, je ne l'ai plus revu car cela a coïncidé avec le changement de mon adresse au courant de la même période pour m'installer au quartier Zoll Ver Einstrasse, où j'ai élu domicile avec ma petite famille.
Il a peut-être occupé votre maison après votre départ au quartier Zoll Ver Einstrasse.
Sincèrement, je suis incapable de répondre à cette question. Selon quelques connaissances, Ramzi Ben Alchibh, alias Omar Ben Alchibh, n'a plus donné signe de vie depuis que les autorités de la ville de Hambourg lui ont délivré le certificat de résidence. J'ai su également qu'il avait demandé l'asile politique.
Revenons à vous, Monsieur Daki. Est-ce que vous prôniez la violence et la haine dans vos prêches quand vous officiiez en tant que Imam « provisoire » à Hambourg ?
Jamais de la vie. Sinon je ne serais pas parmi vous aujourd'hui. À Hambourg, où il y avait pas moins de 23 mosquées, la majorité des Imams prônaient l'amour de notre religion qu'est l'Islam et du Prophète Sidna Mohammed. Jamais un Imam ne s'aventurerait publiquement à appeler à la violence et au jihad alors qu'il se trouve dans un pays étranger.
Mais quelle formation avez-vous suivi pour devenir Imam de mosquée ? Qui vous a appris à devenir prêcheur ?
Je n'avais pas besoin de formation spécifique pour prêcher dans telle ou telle mosquée à Hambourg. Vous savez, l'Allemagne n'est pas le Maroc où les Imams sont désignés par le ministère des Habous et des Affaires religieuses. Il suffit d'être un bon musulman et d'avoir un minimum de background sur les préceptes de l'Islam pour assurer le prêche du vendredi qu'on peut préparer à l'avance pour le lire devant l'auditoire.
On dit de vous aussi que vous avez rencontré, quand vous étiez à Hambourg, certains terroristes de la cellule de Hambourg qui a, selon la thèse américaine, préparé et exécuté les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis …
Oui, et je ne le cache pas. Reste à savoir s'ils sont effectivement impliqués dans ces projets meurtriers ou pas. Personnellement, je ne le pense pas. Ils ont été, à mon avis, accusés à tort pour être derrière des crimes abjects, au nom d'un intégrisme aussi nébuleux que sanguinaire, qu'ils n'ont jamais réclamé. Ils avaient le profil bien désigné qui passe pour être les maîtres à penser, les instigateurs, certains seront même présentés comme étant les commanditaires et les pirates qui ont détourné les avions pour percuter à plein fouet les tours jumelles du World Trade Center et le Pentagone.
Pouvez-vous nous citer les noms de ces individus que vous avez côtoyés à Hambourg ?
Il y a Mounir Moutassadeq, Said Bahaji et surtout Abdelghani Mzoudi. Les autres, comme Mohamed Atta ou Zakaria Sebbar, j'en ai entendu parler sans pour autant les apercevoir physiquement.
Pour le cas Mzoudi, il faut dire que nous avons étudié dans la même université et nous avons suivi la même formation en ingénierie. Pour Moutassadeq et Bahaji, j'ai fait leur connaissance à la mosquée des immigrés où ils venaient souvent pour faire la prière. Tous les trois sont nantis de vertus et leur réputation de bons musulmans est irréprochable. Du moins à l'époque.
Est-ce que vous étiez au courant de leurs forfaits meurtriers ? Vous ont-ils parlé de leur appartenance à cette cellule de Hambourg ?
Evidemment que non. Même si ce que vous dites est vrai, ils n'allaient pas me l'avouer par crainte d'être dénoncés et repérés par les services de l'ordre de la ville de Hambourg. En plus, Moutassadeq ainsi que Mzoudi ont été libérés et acquittés définitivement par la Cour d'Etat de Hambourg qui a conclu à leur innocence.
Reste le suspect Said Bahaji, le responsable du financement de la cellule de Hambourg, qui a fui l'Allemagne…
Pour le cas du Maroco-Allemand Said Bahaji, je ne peux pas me prononcer sur les raisons de son départ de Hambourg à destination du Pakistan. À aujourd'hui, personne ne sait s'il est encore en cavale, ou s'il a été arrêté. De toutes les façons, il appartient à la justice allemande, saisie de son dossier, de se prononcer sur sa culpabilité ou son innocence des charges qui pèsent sur lui.
Ne pensez-vous pas que vous êtes en train de défendre l'indéfendable en excluant la responsabilité de la cellule de Hambourg dans les attentats du 11 septembre 2001 ?
D'abord, je dois vous préciser que je ne défends personne, que ce soit Moutassadeq, Mzoudi ou Bahaji. Ce sont des individus qui me sont totalement étrangers, dont deux ont été présentés à la justice qui a dit son mot. Marocain et bon pratiquant que je suis, j'ai été exposé à de telles rencontres avec les membres de la communauté marocaine dont certains ont été cités dans le cadre des enquêtes judiciaires sur les attentats perpétrés aux Etats-Unis.
Qu'est-ce qui s'est passé après que vous avez changé d'adresse à Hambourg ?
Rien d'intéressant à part le fait que j'ai réussi à obtenir un visa longue durée, 10 ans, du consulat des Etats-Unis à Berlin.
Vous vouliez alors partir aux Etats-Unis …?
Pourquoi pas. Mais pas pour se faire exploser comme vous pouvez le penser. À l'époque, un visa pareil ne se refuse pas. Surtout pour quelqu'un de mon âge qui voulait et pouvait bien réussir sa carrière d'ingénieur dans le pays de l'oncle Sam. Ce que je n'ai pas fait finalement puisque j'ai essayé de voir d'abord du côté de l'Italie qui a entamé une vaste opération de régularisation de la situation des immigrés.
C'est dans ce pays où vous deviez être incarcéré pour terrorisme international ?
Oui, tout à fait. Après 13 ans passés à Hambourg, sans obtenir ni la nationalité ni les papiers de séjour pour ma petite famille, j'ai décidé donc de changer de pays d'accueil et voir du côté de l'Italie pour y tenter ma chance.
Nous avons fait le voyage le 26 septembre 2002 et nous nous sommes installés chez des amis à moi dans une petite ville qui porte le nom de Regio Emilia. Je suis resté sur place seulement 17 jours pour revenir à Hambourg afin de régler quelques problèmes personnels avant de retourner définitivement en Italie le 19 janvier 2003. Deux mois plus tard, le 27 mars 2003, j'ai été contacté par un ami algérien, auquel je dois beaucoup, et qui m'a recommandé d'accueillir et d'aider un Somalien du nom de Mohamed Ciise Maxared Cabdullah. De passage en Italie, celui-ci est arrivé le 29 mars de la même année à Regio Emilia pour y passer deux nuits.
Je l'ai accueilli à la gare de trains et je l'ai invité dans mon appartement que j'occupais avec quelques amis.
À aucun moment, je ne doutais que ce Somalien allait être la cause de tout ce qui m'est arrivé. Bref, hospitalité oblige, j'ai décidé dès le lendemain de son arrivée de l'emmener visiter la ville et lui acheter quelques cadeaux pour l'occasion. Alors que nous nous promenions en ville, j'ai remarqué la présence de trois personnes, dont une femme, qui suivaient nos traces et qui guettaient le moindre de nos gestes et actes. En s'apercevant qu'ils ont été repérés, ils ont vite disparu sans laisser aucune trace. Je me suis posé alors la question sur la raison de cette surveillance sans pour autant polémiquer.
Deux jours plus tard, j'ai eu droit à une descente musclée des services de sécurité qui ont débarqué chez moi à minuit à la recherche du Somalien qui avait déjà quitté la ville. Une fois qu'ils ont bien fouillé l'appartement, sans pour autant trouver des documents compromettants, ils m'ont invité par la suite au commissariat pour interrogatoire.
Qui était ce Somalien que vous avez hébergé chez vous ?
Selon les enquêteurs qui m'ont interrogé cette nuit-là, le Somalien en question était un candidat potentiel pour le jihad en Irak. J'ai passé la nuit de dimanche au commissariat puis relâché le lendemain matin. Toutefois, ayant peur des répercussions de l'enquête judiciaire, mes amis marocains, avec qui je partageais l'appartement, m'ont prié de changer de domicile et d'aller habiter ailleurs. Chose que je n'ai pas refusée à condition qu'ils m'écrivent sur un bout de papier, en langue italienne, que j'étais à la recherche d'un domicile. Muni de ce document, je me suis retourné au commissariat de police pour leur expliquer ma situation ainsi que leur responsabilité directe dans tout ce qui m'est arrivé suite à mon arrestation.
Qu'est-ce qui s'est passé par la suite ?
Après avoir entendu mes doléances, à l'aide d'une traductrice marocaine qu'ils ont mise à ma disposition, les policiers m'ont prié de patienter, le temps de débloquer ma situation. J'avoue que j'ai été trop naïf pour croire leur histoire. Au lieu de m'aider à trouver un logement, ils ont tout simplement appelé les services secrets qui m'ont transféré le soir même du commissariat à leur siège qui se trouve à Milan. Durant tout le trajet, ils m'ont mis une cagoule pour que je ne puisse reconnaître la route qui mène au lieu de ma détention.
Sur place, les interrogatoires musclés ont été axés sur l'aide que j'ai fournie au Somalien, sur mes connaissances ainsi que sur mes convictions religieuses. J'ai été transféré par la suite à une prison à Milan où j'ai pratiquement passé quatre mois de détention dans une cellule isolée avant d'être transféré à Como pour y passer, dans les mêmes conditions, 1 an et 6 mois. Durant cette période, j'ai été également interrogé par des officiers américains, CIA et FBI confondus, sur les relations que j'entretenais avec Ramzi Ben Alchibh à Hambourg et sur le certificat de résidence que je lui ai fourni.
Mes interrogateurs me sondaient sur mes éventuelles relations avec d'autres organisations dites terroristes.
Durant toute cette période, on ne vous a pas présenté devant la justice italienne ?
Avant que mon dossier n'atterrisse chez les juges milanais, j'ai comparu plusieurs fois devant le procureur qui a utilisé tous les moyens pour me faire craquer. Avant de me proposer d'être un informateur aux services de la justice italienne, il m'avait, à plusieurs reprises, menacé de me transférer à la base américaine Guantanamo où je risquais, me dit-il, 20 ans de prison.
Mais quels sont les chefs d'accusation qu'il a retenus contre vous ?
Terrorisme international, falsification des passeports et appartenance à une organisation terroriste, la cellule de Hambourg notamment, qui avait des liens directs avec l'organisation Al Qaida. Des chefs d'accusation très graves, infondés, et fabriqués de toutes pièces par le parquet de Milan qui voulait m'enfoncer à tout prix. Me mettant dans cette situation, j'ai demandé au juge d'instruction en charge de mon dossier le témoignage des autorités judiciaires allemandes qui m'ont blanchi de ces chefs d'inculpation gravissimes. Restent alors mes démêlés avec la justice italienne, au sujet du Somalien, pour qui j'ai écopé d'une peine de prison de 22 mois. Ce qui m'est arrivé ressemble à une pièce de théâtre de genre vaudeville. Je ne sais même pas pourquoi j'ai été arrêté et pourquoi j'ai été relaxé. Sorti de prison le 5 février 2005, j'ai interjeté appel devant les autorités compétentes de Milan. Trois audiences après et l'affaire est close : acquitté pour absence de preuves. C'était le 28 septembre 2005.
On vous a expulsé juste après le verdict ?
Non, il y a eu une première tentative, mais heureusement que j'ai eu le réflexe d'appeler mon avocat qui a empêché, à la dernière minute, mon extradition vers le Maroc. Quelques mois plus tard, les services secrets sont revenus à la charge. J'ai été victime d'un autre enlèvement, le 10 décembre 2005, à 5 h du matin, par les services secrets italiens qui ont réussi, malgré l'avis défavorable du juge chargé de mon dossier, de m'emmener à l'aéroport de Milan et de m'expédier injustement vers
le Maroc.
J'ai été escorté par trois membres des services secrets italiens dans un avion civil à destination de l'aéroport Mohammed V à Casablanca. Le ministère de l'Intérieur a ordonné mon expulsion de l'Italie pour des motifs de “sécurité et d'ordre public”.
Que vous est-il arrivé par la suite au Maroc ?
Livré à la police de l'immigration de l'aéroport Mohammed V de Casablanca, j'ai été transféré dans une fourgonnette au siège de la BNPJ au Maârif.
Cela dit, on ne peut pas parler d'un véritable interrogatoire avec des chefs d'inculpation, mais il s'agit plutôt d'un debriefing où les éléments de la BNPJ voulaient que je leur parle de tout et de rien. Cinq jour de garde-à-vue, j'ai été présenté au Procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat, un homme extraordinaire et intègre, qui a ordonné ma libération. Il a même prié les policiers de m'accompagner au lieu de la résidence de mes parents à Casablanca.
Et que faites-vous aujourd'hui ?
Rien, absolument rien. J'attends qu'on me restitue mon passeport pour retourner en Italie et réclamer mes droits. Il ne faut pas oublier que j'ai fait l'objet de diffamations stupides sur les Unes de quelques journaux italiens qui m'ont accusé à tort d'appartenir à Al Qaida.


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