Stratégie énergétique À quelque chose malheur est bon. La hausse du prix du pétrole a permis aux décideurs de relancer le Plan gazier. Le Maroc gagnerait 500 millions de dollars sur la facture pétrolière s'il arrivait à augmenter sa consommation en gaz naturel en 2020. Les privés seront impliqués en premier chef dans la réalisation des dérivations du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) Avec le renchérissement du prix du baril, le plan gazier marocain est de nouveau remis sur le tapis. Normal, quand sur les 1400 kms de longueur que le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) parcourt pour transporter du gaz naturel de l'Algérie jusqu'à l'Espagne, 540 kms se situent sur le territoire marocain. Le Maroc peut profiter de cette opportunité pour réduire sa consommation de l'or noir au profit du gaz naturel. Cette occasion constitue-t-elle un avantage comparatif pour le Maroc ? D'après des sources bien informées auprès du ministère de l'Energie et des mines, toutes les études menées jusque-là confirment les gains que le Maroc pourrait gagner s'il réduisait sa consommation de l'or noir au profit du gaz naturel. " En effet, l'introduction de ce nouveau combustible dans le paysage énergétique permettra de réduire le coût de l'énergie grâce à l'utilisation des cycles combinés pour la production d'électricité. Une technologie qui est très compétitive en termes d'investissements et de performances technologiques", indique une source proche du département de l'Energie. Selon toujours ces mêmes milieux qui ont eu à travailler sur ce Plan gazier, le recours au gaz naturel se fera dans le cadre d'un plan de développement bien déterminé. La construction des dérivations sur le GME pour alimenter les différentes villes du Maroc semble vraiment prendre la route puisqu'un premier projet pour servir Casablanca en gaz naturel est devenu une sérieuse option. "Le développement de la distribution au niveau des régions potentielles, notamment Tanger et l'Oriental, la promotion de l'utilisation du gaz naturel particulièrement pour la production d'électricité, dans l'industrie et au niveau de certains créneaux comme les hôpitaux et les hôtels, les résidences et le transport urbain constituent une réelle chance pour notre économie", ajoute la même source. Ce schéma d'infrastructures considère également la réalisation d'un terminal de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par voie maritime, répondant ainsi à la préoccupation de diversification des sources d'approvisionnement en gaz. D'après des récentes études, elles sont déjà prêtes, ménées par le département de l'Energie sur ces dérivations (gazoduc intérieur de 265 kms), la consommation du Maroc en gaz passera de 0,5 milliard de m3 en 2005 à 5,1 milliards de m3 en 2020, soit 23 % du marché énergétique. Ce qui permettrait au pays d'économiser plus de 500 millions de dollars sur la facture pétrolière. "Au fur et à mesure de la réalisation des infrastructures gazières, la consommation en gaz deviendra plus importante. Les prévisions à plus long terme tablent sur un marché d'environ 2,5 et près de 5 milliards m3 respectivement en 2010 et 2020", indique la même source. Ceci dit, le recours à cette forme d'énergie fera, sans doute appel, à l'investissement privé national et international pour réaliser les infrastructures nécessaires capables d'augmenter les parts affectées à la consommation nationale. À cet égard, il convient de rappeler d'abord qu'une capacité de transport de gaz de 1,4 milliards de m3 est réservée au Maroc dans le GME et qu'elle pourra être ultérieurement augmentée en corrélation avec la capacité globale de l'ouvrage qui pourra atteindre près de 18 milliards de m3 au lieu de 12,5 actuellement, moyennant le doublement des stations de compression. Ce que prévoit le code gazier Le projet du code gazier a pour objet de réglementer les activités liées au gaz naturel (y compris le gaz naturel liquéfié) sur l'ensemble du territoire national en matière de transport, de distribution, de fourniture et de stockage de ce produit énergétique. Les principales dispositions prévues par ce projet sont les suivantes : • Les attributions du ministère chargé de l'Energie : prescriptions des mesures réglementaires portant sur la conception, la réalisation, l'installation, la maintenance, le fonctionnement, la sécurité et le contrôle des ouvrages de gaz, l'octroi du statut d'opérateur gazier, l'octroi du droit de jouissance pour la réalisation et l'exploitation de ces ouvrages, l'approbation des contrats d'achat du gaz, etc. • Les conditions d'exercice du service public de transport, de distribution et de stockage de gaz naturel ou de gaz naturel liquéfié (demande au préalable du statut d'opérateur gazier : transporteur, distributeur ou exploitant d'installations de stockage de gaz naturel ou de gaz naturel liquéfié, références techniques et financières de l'entreprise).