débat sur l'INDH au Centre Lahcen Lyoussi Le Centre Lahcen Lyoussi a organisé, la semaine dernière à Rabat, un forum international où la réflexion s'est articulée autour de l'idée de l'INDH, telle qu'elle a été lancée par SM le Roi Mohammed VI. Le phénix renaît de ses cendres. Et avec l'art et la manière en prime. En ouvrant un débat national sur l'initiative Royale du 18 mai 2005 qui a réuni des institutionnels, opérateurs économiques, professeurs universitaires et experts nationaux et européens, le vendredi dernier autour du thème : «L'INDH, pour le développement et l'intégration». Il faut dire que le parrain de cette initiative, le parlementaire haraki Moha Lyoussi, fils du célèbre caïd de Sefrou, feu Si Lahcen qui assuma les charges de ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement du Maroc indépendant et puis membre du Conseil de la Couronne, n'a pas lésiné sur la qualité des invités pour se donner la réplique afin de fructifier les échanges et diversifier les voies et moyens conduisant vers la réussite de ce chantier de Règne. Si Mahjoubi Aherdane n'a pas manqué ce rendez-vous, Saïd Oulbacha, ministre et militant de la mouvance populaire a marqué de sa présence et conseils les travaux du forum. Quant à Abdeslam Ahizoune, il fut le seul opérateur économique national à s'empresser à la tribune de l'aréopage tant et si bien que l'engagement citoyen de Maroc Telecom n'a pas fini encore de faire parler de lui en maintes occasions. Quel plus bel exemple, comme le rappela le président du Directoire de Maroc Telecom, que la solidarité et le mécénat tous azimuts prodigué par un opérateur qui se montre particulièrement actif dans les domaines de l'action citoyenne en faveur de l'environnement, de la promotion des festivals populaires, des compétitions sportives. Non sans assurer l'assistance du jour d'une politique sociale plus orientée vers les objectifs stratégiques de l'INDH que l'opérateur est en train de concocter très sérieusement. Au volet des expériences étrangères, nous eûmes droit au chapitre de l'expérience française en matière de politique d'intégration et de développement éducatif des populations migrantes. C'est en substance ce qu'ont successivement expliqué le professeur de Paris I Sorbonne, le Dr Jeannette Bougrab en sa qualité de Membre du Haut Conseil à l'Intégration et au Conseil d'administration de l'Institut du Monde arabe, et Benoît Lombrière du cabinet du ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire. En attirant l'attention sur le fait que la France n'est pas toujours le meilleur exemple en matière de droits de travail et d'intégration des migrants, et ne cesse de se le faire rappeler par la Cour communautaire des droits humains. Et sur le volet éducatif, les «meilleurs diplômes peuvent générer les plus graves incompétences» notamment pour la gestion et l'optimisation des programmes d'insertion et de lutte contre toutes les formes de fracture sociale. Pour revenir à l'INDH, le professeur juriste Mohamed Boucetta a rafraîchi les mémoires sur les grandes lignes du chantier de développement humain dont l'essentiel a déjà été dit, un peu partout. Sauf que le Maroc, et les comparaisons du spécialiste des questions financières de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat sont accablantes, a fort à faire pour réduire le fossé entre performances économiques et aggravation des déficits sociaux. Les trois critères majeurs de l'indice de développement humain (IDH) du PNUD, à savoir la santé et l'espérance de vie, le taux de scolarisation et la lutte contre l'analphabétisme et, en dernier lieu, l'évolution du PIB par habitant, tardent à s'améliorer dans le Royaume. Sachant que sur ce registre, notre pays végète dans les lanternes rouges du classement dans la région MENA. Et quant on apprend que le Maroc a peiné, pour atteindre en 2003, le niveau IDH de la Tunisie d'il y a 18 ans et celui de l'Algérie 12 ans auparavant, les défis qui attendent nos décideurs sont redoutables.