Les bâtiments Le Conseil de la ville de Casablanca s'occupe sérieusement de notre beau boulevard. Hôtel Lincoln Madame Ennaher, chef de la division bâtiments, nous rassure quant au devenir de l'hôtel Lincoln (immeuble Bessoneau). L'appel d'offres relatif à la consolidation et à la réfection à été lancé. Le terrain dudit bâtiment va faire l'objet d'une expropriation. Le propriétaire actuel de l'hôtel Lincoln refuse de reconstruire l'édifice à l'identique. Il souhaite (et c'est son droit) tout démolir pour laisser place à des immeubles de bureaux, commerces… Sa seule concession serait de restituer la même façade. Sa proposition a donc été refusée par les autorités de la ville. La protection de ce bâtiment classé, de surcroît, se justifie pleinement. La décision concernant l'expropriation, doit être entérinée par le Conseil de la ville de Casablanca. Dès que la situation foncière sera réglée, les travaux seront entamés dans les plus brefs délais. Marché Central Quant au Marché Central, une expertise a été réalisée. Le sous-sol était devenu une véritable décharge. Des infiltrations d'eau avaient sérieusement fragilisé les murs porteurs ; Certains s'étaient même légèrement inclinés. L'expertise réalisée par LPEE a été soumise au Bureau d'étude de la commune. Celle-ci a donc pris en charge l'étude de la consolidation du sous-sol. Celui-ci a été assaini. Les réseaux d'eau et d'électricité ont été entièrement rénovés. L'enduit de la façade (en chaux, à l'origine), a été refait à l'identique. Certaines réfections sont en suspens, mais pas pour longtemps. La Commune Urbaine de Casablanca tient absolument à restaurer le marché central, en respectant à la lettre les plans d'origine. Elle souhaite donc s'entourer de conseillers qui lui fourniraient des photos (ou détails) des façades, des portes, du revêtement de sol tels qu'ils avaient été conçus au départ. L'étanchéité du marché a aussi été entièrement refaite. Seuls les bâtiments, donnant sur le boulevard Mohammed V, n'ont pas été touchés. Leur toiture n'ayant pas une surface plane, nécessite la pose d'une mono- couche. Madame Ennaher déplore également le désordre régnant dans ce marché. Les commerçants empiètent sur le trottoir. Ils délivrent leurs marchandises comme bon leur semble. À cet effet, le Conseil de la ville compte dresser un cahier de charges, pour mettre fin à cette anarchie. Les anciennes portes des commerces ont été détruites. Chacun les a remplacées comme bon lui semblait. Les revêtements (sols et murs à l'intérieur du marché) ont connu le même sort. Tout cela crée une réelle anarchie de couleurs, de matériaux : les rideaux de fer côtoient les portes en bois… Les bâches doivent également faire l'objet d'un modèle type. “Les commerçants du marché sont ouverts et veulent bien se structurer” nous explique madame Ennaher. Eux-mêmes regrettent de voir leur marché délaissé. Ils ont de moins en moins de clients. Le manque de stationnement accentue le problème. Le Conseil de la ville est encore à la recherche d'un terrain qui puisse faire office de parking. Les autres bâtiments du boulevard La majorité des immeubles du boulevard Mohammed V est classée. La plupart d'entre eux appartiennent à des propriétaires privés. “Le Conseil de la Ville n'est donc, légalement pas habilité à restaurer ces bâtiments. Mais il doit sensibiliser les propriétaires, à entreprendre leur réfection ou leur consolidation” nous explique Miryam Ennaher. Certains édifices demandent une remise en état de leur façade, mais d'autres menacent ruine. Le passage souterrain de la place Mohammed V En cours de réfection, il est pris en charge par la Commune Urbaine de Casablanca et la BMCI. Sa rénovation permettra de renforcer la sécurité. Des accès pour les handicapés et de belles esplanades sont également prévues. Les infrastructures M. Bricha Abderahmane, chef de la Division infrastructures à la Commune urbaine de Casablanca, nous apprend que le traitement des trottoirs du boulevard est en cours d'étude. Plusieurs propositions de revêtement ont été faites : marbre, granit ou asphalte… La remise en état de la chaussée sera similaire à celle du boulevard d'Anfa (en cours d'étude). Concernant le mobilier urbain, l'éclairage public pourrait être remplacé par des mâts plus décoratifs. Un plan de signalisation est en cours d'élaboration. Il sera généralisé sur toute la ville. De nouveaux bancs seront rajoutés le long du boulevard. “Toutes ces études ne sont pas encore figées”nous explique monsieur Bricha. Les appels d'offres devraient être lancés, fin 2006. Les travaux suivraient donc, début 2007. Il rajoute que les trottoirs des passages piétonniers (passages Sumica et Tazi) s'intègrent dans le même programme. La réhabilitation du boulevard Mohammed V prendra le temps qu'il faut. Elle permettra surtout aux Casablancais de se réapproprier l'histoire de leur ville et d'avoir sans doute le sentiment de léguer à leurs enfants un passé en meilleur état. Alors peut-être pourrons-nous un jour nous re-promener sur le boulevard de notre enfance. Crédits photos : “Casablanca, portrait d'une ville” (J.-M. Zurfluh)