"Selon les informations dont nous disposons, il s'agit d'une grève de la faim menée par des centaines de prisonniers qui ont été arrêtés suite aux attentats du 16 mai 2003. Dès le début de la grève, nous avons reçu à l'AMDH une lettre de ces prisonniers où ils nous informent des raisons qui les ont poussés à mener cette grève. De notre point de vue, cette action implique deux aspects. Le premier concerne la santé des personnes et leur droit à la vie. Etant donné que la grève risque d'avoir des conséquences sur l'intégrité physique et la vie des ces personnes, nous avons exigé du ministère de la justice d'ouvrir un dialogue direct avec les prisonniers concernés. Deuxièmement, en tant qu'Association des droits de l'homme, nous avons toujours considéré que la répression qui a suivi les attentats du 16 mai – que nous avons par ailleurs sévèrement condamnés- se faisait en dehors du respect des droits humains (enlèvements, torture et procès inéquitables…). Les autorités devraient soit relâcher ces personnes dans le cadre d'une grâce royale soit revoir tous les procès dès le début. L'AMDH n'est pas la seule à le réclamer, plusieurs associations et organisation nationales et internationales ont fait de même. Mais ce qui est le plus urgent c'est d'ouvrir un dialogue avec les grévistes dont un est déjà mort. D'ailleurs, avant de publier des communiqués, toutes ces réclamations ont été exprimées le 11 mai pendant la réunion entre le ministre de la Justice et l'AMDH, le Forum vérité et justice, l'Association des barreaux du Maroc et l'Observatoire marocain des prisons. Nous avons alors demandé au ministre de nous autoriser à visiter les grévistes pour communiquer avec eux. Il a été d'accord sur le principe, mais nous attendons toujours de pouvoir le faire".