Tamek et ses amis disent avoir décidé de recourir de nouveau à la grève de la faim. Ils affirment protester contre leurs conditions de détention à la prison de Laâyoune. Le ministère de la Justice rejette leurs accusations et apporte quelques éclaircissements supplémentaires. Une grande partie des 37 prisonniers, poursuivis pour leur présumée implication dans les actes de vandalisme de mai dernier à Laâyoune, ont décidé de recourir de nouveau à la grève de la faim pour protester, en général, contre leurs conditions de détention. Selon la MAP, jeudi 20 octobre 2005, l'administration de la prison Lakhal de Laâyoune a reçu une lettre l'informant de la décision de 32 prisonniers d'entrer en grève de la faim illimitée. Le «clan Tamek» dit protester contre le maintien de quelques prisonniers à l'écart des autres pensionnaires de cette prison, la privation de soins sanitaires, mais aussi d'accès à l'information et du droit aux visites directes. Ils veulent surtout être considérés comme des prisonniers politiques et être traités en conséquence. Cinq prisonniers de ce groupe, selon ladite lettre, ne prennent pas part à cette grève dont Aminatou Haidar. Pour cette catégorie, sont invoquées des raisons de santé qui s'aggraveraient avec une «nouvelle grève». Réagissant à l'annonce de cette nouvelle grève, le ministère de la Justice a émis un communiqué où il affirme que lesdits prisonniers jouissent de tous les droits garantis par la loi régissant les établissements pénitentiaires et dont les visites directes des leurs, les soins nécessaires avec transfert à l'hôpital, la récréation et l'accès à l'information. Le ministère de la Justice a affirmé que les prisonniers en question étaient à l'origine de pratiques et d'actes qui perturbent le climat général de la prison Lakhal. Parmi les violations imputées aux amis de Tamek par le ministère de Mohamed Bouzoubaâ, figurent le refus de réintégrer les cellules une fois terminée la récréation quotidienne consentie à tous les prisonniers, mais aussi la simulation de maladies et de malaises pour obtenir un transfert, indu, à l'hôpital. Pour Mohamed Bouzoubaâ, l'annonce de cette nouvelle grève de la faim revêt un caractère politique et témoigne de liens entre les grévistes et des parties étrangères. Il en veut pour preuve, parmi d'autres, le fait que Tamek et ses amis aient opté pour un site du Polisario pour l'annonce de leur grève de la faim avant même d'en informer l'administration compétente, en l'occurrence l'administration de la prison et le ministère de la Justice. Le 8 août dernier, les 37 personnes arrêtées après les événements de Laâyoune, fin mai, ont affirmé avoir entamé une grève de la faim pour les mêmes raisons brandies aujourd'hui. Elles demandaient, entre autres, à être regroupées à la prison de Laâyoune. Près de 50 jours, soit à la fin septembre dernier, les amis de Tamek avaient annoncé avoir décidé de suspendre leur grève de la faim pour répondre à la demande de leurs familles. Pas plus. Près de 50 jours de grève de la faim dont plusieurs prisonniers ressortent plutôt ragaillardis au point de décider de remettre le coup. Sauf pour Aminatou Haidar, Amidane El Ouali, Alouat Sidi Mohamed, Chrih Hamma et Eddi Abdelaziz. Le ministère de la Justice, dans son communiqué, a invité les ONGs des droits de l'Homme qui le désireraient à se rendre à la prison de Laâyoune pour s'y enquérir de la réalité des conditions de détention des «grévistes de la faim».