Exploration pétrolière L'épisode de Talsint ne sera jamais plus reproduit. Nos décideurs et experts du sous-sol ont mûri depuis et prennent les choses très au sérieux. Si le potentiel en hydrocarbures que renferme le sous-sol n'est pas à négliger, l'optimisme est de rigueur avec les grandes compagnies mondiales qui défilent en off shore. La dernière en date, la malaisienne Petronas qui se met de la partie auprès des sociétés européennes et nord-américaines déjà en place. Ce magnifique petit pays asiatique de 330 434 km carrés pour près de 23 millions d'habitants est un géant par son expertise en recherche géologique et minière. Cet Etat musulman connaît une dynamique accélérée depuis les années 70 et enregistre une croissance du PIB de l'ordre de 9%. Il constitue une référence dans le domaine de l'expertise des recherches minières et énergétiques. La Malaisie compte de nombreuses réserves de pétrole et de gaz naturel ainsi que des gisements miniers, étain, cuivre et or. Kuala Lampur joue un rôle de plus en plus important au sein de l'organisation économique régionale APEC (Coopération Economique de l'Asie et du Pacifique) regroupant d'autres partenaires notamment le Japon, la Chine, les USA, le Canada, la Russie et les dragons du sud-est asiatique. L'objectif de cette organisation est de libéraliser le commerce et les investissements dans la région. Relever le défi d'un Maroc producteur d'hydrocarbures Le début de la semaine dernière a vu la signature d'un protocole d'accord entre l'Onarep et Petronas portant sur l'exploration d'hydrocarbures en off shore au large de Rabat-Salé. Pas moins de 8 permis ont été délivrés pour exploiter une superficie de recherche estimée à 14.000 km2. Et rien n'est décidé à la légère puisque l'engagement de nos partenaires ne s'est concrétisé qu'après une longue période de reconnaissance qui aura duré plus de 18 mois entre l'été 2002 et l'automne 2003. Et les perspectives sont prometteuses à en croire les bonnes dispositions des responsables de la compagnie asiatique : “ il s'agit d'une zone qui possède des atouts réels de prospection pour la découverte des hydrocarbures”. Sans oublier que le géant malaisien est un opérateur audacieux des défis en s'attaquant aux régions “ suspectées” mais qui n'ont jamais fait l'objet de la moindre prospection gazière ou pétrolière. “ C'est une zone de frontière qui n'a jamais été prospectée et c'est un défi que Petronas s'efforce de relever”, affirment-ils encore. Pour sa part, le ministre de l'Energie et des mines, qui voit se multiplier encore plus les forages au courant de cette année, ne démord pas de son optimisme et de la capacité du Royaume à devenir, à long terme, un producteur de pétrole et de gaz. “Les compagnies internationales s'intéressent de plus en plus au Maroc. Plusieurs études y ont été réalisées et des forages entamés. Les résultats de ces investigations sont encourageants. Cette dynamique est appelée à se maintenir et se consolider et cela conduira à d'importantes découvertes”. Et les attentes nationales sont légion, bien sûr, mais la volonté de découverte passe à la vitesse supérieure. La ténacité de nos décideurs institutionnels n'a d'égale que la nouvelle approche de partenariat stratégique mise en œuvre par l'Onarep. C'est ce qui a fait dire à la managerwomen de l'Office que ce type de coopération est “inhabituel dans l'industrie” en matière de renforcement accéléré de l'échange des savoir-faire des deux parties. A telle enseigne qu'Amina Benkhadra s'active à faire prospérer un partenariat “ durable et exemplaire” qui s'inscrit dans le cadre d'une “ alliance stratégique” scellée entre le Maroc et la Malaisie. Cette coopération englobe le transfert de technologies et du know how et le rehaussement du niveau respectif de compétences et d'expertise à même de faire partager les “ profits économiques et sociaux ” entre les deux pays, telle est la conviction affichée par Bin Marican, exécutif manager de Petronas. Celui-ci n'est pas près de s'arrêter en si bon chemin puisque ses experts négocient déjà d'autres contrats off shore dans d'autres régions du Royaume comme Agadir, Tarfaya et le Gharb. En effet, cet accord vient étendre l'éventail des conventions entérinées par son département avec des opérateurs étrangers dans certaines régions du Royaume où sont déjà en vigueur 12 accords de prospection et 3 contrats de reconnaissance.Toute cette “agitation” de bon augure laisse deviner un message en filigrane même si nos autorités s'astreignent à en garder prudemment le secret: il y a du pétrole et du gaz au Maroc. Il suffit de le trouver. Patience…