Qu'attend le citoyen de la découverte de pétrole dans le pays ? Que la richesse ainsi générée par le Royaume se répercute tout aussi naturellement sur son niveau de vie. Ça y est ! le Royaume a son pétrole, sa richesse naturelle. En effet, depuis le temps, le Maroc est devenu un modèle du genre dans la maîtrise des équilibres économiques. Les analystes sont unanimes sur le fait qu'il ne lui manquait qu'une source de richesse stable pour parfaire son économie. Bien sûr, le site de Talsint ne saurait à lui seul contenter tous les espoirs. Avec son potentiel de 2 milliards de barils au maximum, la part de l'Etat marocain, qui est de 25% au sens du nouveau code des hydrocarbures, plus les royalties au titre du droit de concession, ne couvriraient les besoins du pays que pour une période n'excédant pas 25 ans. « Ce n'est pas assez pour que le pays devienne une monarchie pétrolière, mais ma foi, c'est déjà ça !», s'est écrié un haut responsable du Ministère de l'Énergie et des Mines. Ainsi naît l'espoir. En fait, la trouvaille de Talsint à eu le mérite, plus que tout autre chose, de faire lever l'incertitude quant à l'existence de pétrole dans le sous-sol national. Maintenant que le doute est levé, les approximations sont permises. On estime ainsi à près de 70 milliards de barils de pétrole le potentiel en hydrocarbures du pays. Avec ce chiffre, le Maroc entre aisément dans le cercle très restreint des puissances pétrolières. Quel impact sur le citoyen ? Deux voies se dégagent pour répondre à cette question. Les autorités adopteraient une politique sociale, donc plutôt dépensière pour les caisses de l'Etat, qui se base sur l'excédent de recettes générées pour faire directement profiter le consommateur des retombées de la nouvelle richesse. Le pétrole serait ainsi considéré comme une manne. Cette politique, un peu à l'image de ce qui se fait dans la plupart des monarchies pétrolières, aura un impact psychologique de satisfaction certaine sur la masse, puisque le consommateur marocain, en toute légitimité, s'identifie à son coreligionnaire arabe. Quid alors de la rationalité. L'autre voie à emprunter reste la plus probable, celle d'une gestion rigoureuse de la nouvelle richesse. Les agrégats macroéconomiques s'en trouveraient améliorés et l'on retiendra, plutôt que la seule satisfaction de la masse, l'amélioration du PIB et de la demande intérieure, la stimulation de l'investissement, l'amélioration des recettes fiscales de l'Etat et la maîtrise de l'inflation. La richesse ainsi générée par le terroir national profiterait indirectement à la masse à travers sa répartition rationnelle. Particulièrement le revenu par habitant et le niveau de vie qui devraient en principe connaître une avancée significative. Les deux options, l'une comme l'autre, convergent vers un idéal commun : celui de hisser le pays dans la cour des grands ; le tout étant de ne pas faire fi des attentes directes du citoyen...