Abbas El Fassi a dû réprimer Hamid Chabat pour calmer les esprits et les frères ennemis de l'USFP. Un revirement sage pour plus de sérénité en ces temps turbulents des élections. Secoués par une turbulence inattendue, les deux grands alliés au sein de la koutla l'Istiqlal et l'Union socialiste, semblent retrouver le calme d'avant la tempête. Le temps de la relance d'une amitié hypothéquée par les calculs de l'éphémère. Et la koutla dans tout cela ? Mort annoncée au profit de l'alliance au sein de la majorité. C'est en tout cas la conclusion qui s'impose aux observateurs de la chose publique. Après le fleuret moucheté, le temps de la guerre larvée puis ouverte, est venu assombrir davantage un exécutif en mal de cohésion. L'épisode la plus marquante aura été celle du prélèvement sur salaire suite à la grève décrétée par quatre syndicats dont la FDT réputée proche de l'USFP. On s'en souvient encore, le gouvernement avait décidé la ponction que la direction socialiste avait trouvée inconstitutionnelle. Il n'en fallait pas plus pour déclencher la polémique et déterrer la hache de guerre jamais vraiment enterrée. La suite envenimera encore plus les rapports entre les deux partis. Et l'enjeu était de taille. Quand et comment procéder à la revendication des réformes constitutionnelles que tout le monde juge opportunes ? Pour le PI, il n'était pas question que le mémorandum soit soumis au Souverain avant les élections. Encore fallait-il que les deux partis se mettent d'accord sur le contenu. Pour les socialistes, il était écrit depuis le huitième congrès tenu en novembre dernier, que les réformes soient formulées avant le scrutin de juin prochain. Contenu et timing différents donc et chacun y va de son analyse. Et de ses doutes surtout. C'est là où Hamid Chabat monte au créneau. Le maire de Fès tire à boulets rouges sur les socialistes et attaque frontalement et sans ménage le père fondateur du parti socialiste Mehdi Benbarka. Une manière de pousser la provocation jusqu'au bout. La direction du PI, sans être solidaire du membre du comité exécutif, ne l'a pas désapprouvé comme le souhaitait le Parti Socialiste. S'ensuit une mésentente sourde. Des contacts ont eu lieu pour calmer le jeu. Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'USFP et Abbas El Fassi se sont rencontrés à maintes reprises. Le chef de file du PI a vivement opposé un refus sans appel à Hamid Chabat qui voulait représenter le parti lors d'un passage télévisuel : Hiwar de Mustapha Alaoui. Pourtant la décision a été prise par le Comité exécutif avant. Autre bord, autre accord : le gouvernement a décidé de faire appliquer l'article 5 sur l'interdiction des députés nomades pour les élections prochaines. Le soutien est jusque-là assuré par les deux partis. n