Si le Maroc continue à être, à tort, perçu comme un PVD (pays en voie de développement), en revanche il fait l'unanimité sur ses acteurs économiques mus en champions mondiaux. Maroc Telecom est un opérateur développé qui aligne des performances en croissance à deux chiffres. En pleine forme, malgré une multitude écrasante de charges sur plusieurs fronts à la fois, d'un humour de bon aloi, Abdeslam Ahizoune avait visiblement l'air, à la restitution des résultats annuels ce mardi 24 février, de quoi être satisfait, et ce à plusieurs titres. Heureux pour tout le monde. D'abord, pour son partenaire stratégique dont Maroc Telecom représente la filiale la plus rentable de l'écurie Vivendi, toutes sociétés et tous pays confondus. Satisfait, Ahizoune, pour ses clients qui sont des millions à s'arracher les services innovants. Heureux pour ses actionnaires qui se frottent les mains au constat d'une «excellente année 2008» bénéficiant de redistribution de la totalité du résultat net consolidé, soit 9,5 milliards DH (2,4 milliards DH en plus que 2007) au titre des dividendes à raison de 10,83 DH par action. Content, le président du Directoire de Maroc Telecom, et comment pour une entreprise citoyenne qui verse 10 milliards DH d'impôts en IS à l'Etat. Imaginez pareille somme en un seul exercice totalisant les budgets adossés aux lois de Finance finançant, sur un quinquennat, le chantier de Règne qu'est l'INDH. Ou bien encore l'investissement mobilisé pour le méga-projet d'aménagement des deux rives du Bouregreg sur un lustre lui aussi. Avantages comparatifs inattaquables C'est tout bonnement exceptionnel si l'on ajoute qu'IAM à elle seule assure 10% des versements globaux en IS toutes entreprises confondues et en totalise 15% au titre de la TVA. Heureux aussi pour le service rendu à la collectivité par un opérateur qui a créé plus de 130 000 emplois directs et indirects et qui caresse l'ambition de desservir en télécommunications l'intégralité des territoires nationaux, urbains (ce qui est déjà quasiment fait) mais aussi et surtout ruraux. Foi d'Ahizoune : «Toutes les campagnes marocaines méritent d'être couvertes car les télécommunications sont devenues le fond de commerce des ruraux et des agriculteurs qui en font un usage de plus en plus large». Content, Ahizoune pour l'envergure des opportunités de marchés suscités aux entreprises à travers des volumes conséquents d'investissements au Maroc et en Afrique subsaharienne. La seule année 2008 a drainé 6 milliards DH et l'opérateur global leader de services de télécommunications et d'Internet consacre pas moins de 20% de son chiffre d'affaires à développer ses infrastructures et réseaux commerciaux dans les régions du Royaume et dans les pays de ses filiales, Onatel au Burkina Faso, Mauritel, Gabon Telecom et les Mobisud en Belgique et France. Heureux, enfin, au vu des performances réalisées qui s'affichent dans une logique continue de croissance à deux chiffres. Si le chiffre d'affaires du groupe n'a grimpé que de 7,2% pour totaliser 29,5 milliards DH, et que le CA Maroc a évolué de 6,6% correspondant à 25,738 milliards DH, la croissance est plus forte pour le résultat opérationnel affichant 13,5% correspondant à 13,9 milliards DH au moment où le résultat net bénéficiaire consolidé marque un taux de 18,5% pour 9,5 milliards DH. Le leadership national est maintenu avec près des deux tiers de part du marché de la téléphonie mobile, près de la moitié du fixe, sans oublier la position dominante sur les segments Internet ADSL. Objectif constant d'Ahizoune : «Garder les meilleurs services en qualité et les réseaux les plus performants au monde». Ce sont deux avantages comparatifs qui font la force avant-gardiste du leader des télécoms. Foi du patron d'IAM : «Nous avons une qualité de réseau incomparable par rapport à nos concurrents et même meilleurs que plusieurs opérateurs des pays européens». ■