Le scandale de la dérive des clubs sportifs et de loisirs est devenu inqualifiable et les dérives croissantes constatées dans les comportements de dirigeants et des fréquentations fait sortir de ses gongs la société civile. Il ne nous reste que les yeux pour pleurer la nostalgie de ces belles années perdues au temps où les Français du Maroc s'appliquaient à encourager les activités touristiques et de loisirs en vue de procurer des recettes d'appoint, pour assurer la stabilité et soutenir le développement des clubs sportifs. Un instant, nous croyions au triomphe du bon sens et de la moralité exemplaire inhérente à la personnalité sociale profonde du pays, au moment où certaines initiatives de création de sources de recettes supplémentaires (location immobilière, commerces… se multipliaient à travers certains clubs, à l'instar du Kawkab de Marrakech et du Hassania d'Agadir. Ou encore le respect forcé par la volonté de nouveaux acteurs qui ont métamorphosé les anciens clubs en naufrage et rupture de moyens en véritables sociétés de développement économique pour pérenniser les sources de revenus. L'exemple le plus dynamique est fourni par le Club Omnisports nouvelle formule. Tempête dans un verre d'eau Mais toutes ces bonnes résolutions auraient mérité d'en suivre l'exemple par ces clubs de «dégénérés», que des dirigeants dévergondés ont réduit à des festivals de saoulerie et des démonstrations d'ivresse publique jouées dans le style des bras de fer antiques entre satanés piliers de bars. Et la belle tradition, scrupuleusement suivie pendant des années, a subitement été détournée par une génération de dirigeants, incorrigibles épicuriens et adeptes invétérés de Bacchus. N'hésitant pas à user et abuser de leur «trafic d'influence» et de leurs relations intéressées pour transformer ces anciens lieux privilégiés des bonnes fréquentations familiales et faisant de la joie de vivre des enfants en endroits de beuveries quasi-exclusivement réservés aux ivrognes et alcooliques aux divers degrés d'accoutumance. Sans chercher à mettre tout le monde dans le même sac accusateur, loin de là notre propos, le cas du club du Stade Marocain a suffisamment fait de vagues dans l'opinion publique pour ses orgies et des excès, que c'est devenu un secret de polichinelle. Et les premiers à se précipiter aux comptoirs de ce site «sinistré» de la capitale, sont hélas les mêmes qui n'hésitent pas à s'ériger en donneurs de leçons. Résultat : les bonnes familles et les braves gens ont dû, la mort dans l'âme, quitter les lieux pour ne plus y revenir tant que les relents d'alcool empestent l'atmosphère du coin. Mais nous ne saurions passer sous silence des tentatives significatives qui ont sauvé l'image ternie et entachée de grands clubs de la capitale. A l'instar du Club USCM de Rabat-Agdal, où la décision ferme des dirigeants cheminots de supprimer les ventes d'alcool a permis de redonner toutes ses lettres de noblesses à un lieu redevenu respectable et fréquentable. Et ce, en dépit du tollé soulevé par la fermeture du débit de boisson de l'USCM au moment des faits, sauf qu'il s'agissait d'une tempête dans un verre d'eau, manipulée par des ivrognes qui voyaient la «diva bouteille», bannie des lieux. Trop, c'est trop et la société civile monte au créneau pour interpeller les autorités compétentes, le Département de l'Intérieur en premier lieu pour que les autorisations de débits de boissons soient retirées à tous ces clubs, qui sont la honte du pays. ■