Driss Lachgar, tête de liste USFP à Rabat-Chellah C'est une expérience unique que celle vécue, tout au long d'une journée, au siège de la campagne électorale de Driss Lachgar, député sortant USFP et tête de liste à Rabat-Chellah. Un candidat exceptionnel dans une circonscription tout aussi exceptionnelle. C'est une véritable ruche que ce PC de campagne de Driss Lachgar à Mabella dans la circonscription de Rabat-Chellah. Un mouvement incessant de jeunes militants et sympathisants de l'USFP mobilisés pour la circonstance autour d'un leader peu commun. Une mobilisation qui prenait en considération le délai légal du début de la campagne électorale, puisque Driss Lachgar et ses compagnons se sont abstenus de tout contact direct avec la population. Mais c'est celle-ci qui vient à sa rencontre et se masse devant la porte de l'imposant siège que Lachgar a choisi, au beau milieu d'un quartier populaire, pour témoigner de sa sympathie à ce député. D'ailleurs nombreux sont ceux qui m'ont interpellé personnellement pour me dire “ Ici nous n'avons personne à qui donner notre voix sauf à l'USFP et à notre frère Driss Lachgar ”. Un témoignage qui démontre l'enracinement populaire et historique des Ittihadis à Rabat. Driss Lachgar a transformé son siège électoral en une véritable salle d'opération équipée de tout le matériel informatique et de communication nécessaire. Et dans cette ambiance d'effervescence préélectorale, Driss Lachgar paraissait, au milieu de ces centaines de jeunes, exactement comme un général de division qui programmait les combats à venir. “ Ah oui, ce sera une vraie bataille , rétorque-t-il, pour la transparence, la modernité et l'édification afin de contrecarrer les visées des fraudeurs et autres obscurantistes. C'est une bataille pour mettre fin aux précédentes expériences et pour mettre en place de nouveaux mécanismes de gestion s'appuyant sur des institutions crédibles ”. Driss Lachgar, qui est connu pour son engagement, pilote une liste comprenant Khalid Asouab, le secrétaire de la section de Youssoufia et Halima El Ibrigui, membre du bureau de section de l'USFP à Hassan. Mais il est aussi et surtout dans son fief, là où il vit le jour en 1954. En effet, sa famille vivait dans le temps à Douar Doum, l'un des quartiers marginaux de la capitale, avant de déménager en 1959 à Youssoufia, puis au quartier de l'aviation en 1972, l'année où il décrocha son baccalauréat. Driss Lachgar est resté fidèle à son quartier qu'il connaît parfaitement pour l'avoir arpenté tout au long de son enfance et son adolescence. Rien ne lui est étranger dans cette partie de la capitale où il a rencontré et rencontre toujours les gens de diverses professions et profils. Boulangers, cordonniers, bouchers, épiciers, menuisiers, enseignants… et ses collègues avocats lui vouent une sympathie exceptionnelle qui s'illustre de manière éclatante quand Driss Lachgar trouve le temps d'aller faire ses courses. C'est le fils du quartier par excellence, celui qui n'a pas renié ses racines et qui demeure en contact permanent avec l'espace qui l'a vu grandir. Et même le monde politique n'a pas pu changer grand-chose à sa personnalité, puisqu'il est resté collé à la réalité et n'a pas cédé devant les tentations “ théoriciennes ”. Et il faut dire que Driss Lachgar a goûté à la politique alors qu'il n'avait que sept ans. Né dans une famille militante, puisque son défunt père, qui était membre de l'Istiqlal avant d'être l'un des premiers militants de l'UNFP, devait dès 1963 connaître les affres des détentions et des procès. Et c'était Driss qui lisait pour lui le quotidien Attahrir et qui suivait pour lui les événements du fameux épisode du “ complot de 1963 ”. Driss ne savait pas que lui aussi serait victime des arrestations arbitraires et des procès expéditifs. Il fut incarcéré la première fois en 1972 à cause de son activisme au sein de l'UNEM et dut également passer deux années en prison au terme du procès intenté contre un groupe de militants en 1977. Driss Lachgar se distingue par sa grande fidélité aux principes et aux figures historiques du parti. N'est-ce pas lui qui devait organiser un cordon de surveillance autour d'Elyazghi hospitalisé alors suite à ses blessures quand il a échappé de peu à la mort en compagnie d'Omar Benjelloun. Nuit et jour, des jeunes militants, dont Lachgar, se sont relayés pour défendre leur leader contre une éventuelle tentative d'assassinat. Par la suite, il fut logiquement congressiste lors du congrès extraordinaire de 1975 et élu membre du bureau de la jeunesse ittihadia en 1976. Driss est connu également pour être l'homme des missions difficiles. Cela ne le gêne nullement : “J'aborde les présentes élections avec le souci qu'elles puissent constituer une étape décisive dans le changement que connaît le pays. Ces échéances doivent complètement tourner la page de l'ère du favoritisme et de l'ingérence de l'Administration ”. Il se montre, néanmoins, optimiste en relevant les multiples garanties et les multiples dispositions prises pour que ces élections puissent se dérouler dans la transparence. “ Il est vrai, dit-il, que certains dépassements sont enregistrés ici ou là. Mais c'est surtout le fait de quelques individus sans scrupule. En tout cas je ferai tout pour dénoncer les fraudeurs car mon premier souci est que ces élections ne soient contestées par personne ”. D'ailleurs Driss Lachgar résume la situation en trois formules. “ L'enjeu, dit-il, se situe à trois niveaux : il y a des partis qui languissent le passé et l'ère d'une gestion catastrophique de quarante années, il y a le choix de continuer l'œuvre de changement amorcée par les forces démocratiques et il y a l'option de l'inconnu et de l'obscurantisme. C'est le peuple qui doit maintenant choisir. Notre vœu est que le peuple porte son choix sur les forces démocratiques pour qu'elles puissent continuer à bâtir la démocratie et le progrès du pays ”.