Le recouvrement amiable gagne du terrain. Les banques l'ont déjà compris au Maroc. Aujourd'hui, elles mettent toutes en place des structures adaptées pour faire face aux impayés des débiteurs. La démarche du recouvrement amiable obéit à certains critères sans lesquels il est inutile d'essayer. Le recouvrement amiable fait des émules. Toutes les banques marocaines font recours à cette méthode pour récupérer tout ou partie de leurs impayés auprès de leurs débiteurs. Actuellement, toutes les banques essaient cette démarche qui est considérée comme une solution apaisante pour toutes les parties. C'est en l'absence de toute solution à cette option que la voie judiciaire devient inéluctable. C'est quoi le recouvrement amiable ? Il concerne le suivi de la clientèle entre le réseau et le contentieux. Son objectif est d'intervenir, le plus rapidement possible, en concertation avec les collaborateurs des agences, dès l'apparition d'un problème lié à un non-paiement de créance ou à un dépassement de découvert non autorisé… La démarche de l'agent de recouvrement s'assimile à une attitude commerciale, à une vente : celle de la solution susceptible de concilier les deux points de vue. Que le créancier ait ou non obtenu des mesures provisoires par la voie judiciaire, il pourra, lors de la négociation, faire valoir un certain nombre d'arguments pour souligner l'attrait de propositions apaisantes, visant à éviter une action judiciaire aléatoire, longue et coûteuse (avantage des délais, prix des procédures, accumulation des intérêts de retard, incidences psychologiques des saisies judiciaires sur le débiteur et sa famille). Très souvent, le débiteur entend ce langage. Il recevra encore mieux, s'il est accompagné de son avocat. Ce dernier peut lui faire entendre raison de l'inutilité d'une action devant les tribunaux. À partir de l'instant où chacun tente, avec beaucoup de discernement, de comprendre le point de vue de l'autre et de trouver une sortie honorable, les différentes possibilités permettant de résoudre la difficulté de recouvrement sont passées en revue : échelonnement de la dette avec octroi d'une sûreté pour sécuriser le plan ; paiement partiel ou total avec des ressources financières «révélées» ; rachat de la créance par un proche ; vente volontaire des biens meubles ou immeubles s'il apparaît que ces réalisations sont inévitables pour briser le carcan de l'endettement. La réussite en matière de recouvrement amiable nécessite une chronologie précise dans les contacts avec la clientèle, tant sur la forme que sur les objectifs. Pour ce faire, il est important d'organiser la relation avec les clients défaillants en trois étapes. Il s'agit du recouvrement commercial, du recouvrement personnalisé et du recouvrement précontentieux. Le recouvrement commercial cherche à obtenir un accord de paiement suivant les procédures mises en place tout en identifiant le ou les problèmes entraînant la défaillance et rassembler les informations pour, le cas échéant, proposer une solution. S'agissant de la deuxième étape, en l'occurrence, le recouvrement personnalisé, il devient nécessaire de l'emprunter quand l'accord de paiement n'a pas été respecté par le client ou sa situation réelle ne permet pas de trouver un accord de paiement. À cet égard, deux formules se juxtaposent. Soit trouver et obtenir un accord de solution de règlement à l'amiable au différend, soit fidéliser le client par approche commerciale et relationnelle adaptée. Le recouvrement précontentieux, enfin, qui est l'ultime étape intervient quand l'accord de solution de règlement n'a pas été respecté par le client. Dans ce cas de figure, il faut aboutir à un accord définitif et sans concessions possibles par la suite. Si, toutefois, les choses ne s'arrangent pas, il faut effectuer quand même une dernière tentative avant la mise en contentieux. Pour des raisons de productivité, les deux premières étapes se font généralement en entretien téléphonique, la dernière en entretien en face à face.