Le marché du recouvrement sest doté plus que jamais de véritables spécialistes capables de répondre aux nouvelles exigences imposées de façon incessante par les débiteurs récalcitrants. Entre laffacturage, les sociétés de recouvrement et les formules dassurance-crédit, le concept de « lexternalisation » du recouvrement paraît malgré tout ne pas susciter beaucoup de confiance. Au sein dun environnement économique composé essentiellement de PME, et faute dune fonction transversale de crédit management, le traitement dune facture impayée reste le plus souvent en déshérence entre force de vente, comptabilité et service juridique lorsquil existe au sein de la structure concernée. En fait, quand la facture est arrivée à échéance, attendre son règlement de façon passive est la pire des solutions pour le chef dentreprise. Ce temps perdu pèse évidemment sur la trésorerie du créancier tandis que le débiteur qui joue la montre finance gratuitement sa trésorerie sur le dos de son fournisseur. Par conséquent, agir dans de telles circonstances paraît devenir un savoir-faire à part entière. En parallèle, les comportements des débiteurs « accoutumés » ont eux aussi évolué au point quils recourent à des cabinets conseils afin dêtre mieux armés pour les phases des négociations. « Si nous confions nos dossiers dimpayés à des sociétés de recouvrement, cest quelles ont les compétences juridiques qui nous manquent en interne », estime un gérant dune société de confection, et il ajoute : « Dans 80% des cas enregistrés, le simple fait de prendre contact avec un spécialiste du domaine permet de régler à lamiable laffaire litigieuse. En fait, la « culture » de lentreprise est une notion fondamentale pour dissiper tous les malentendus que suscite ce sujet. Autrement dit, la plupart des entreprises, il faut lavouer, font de limpayé un mode de gestion de trésorerie et vont jusquà attendre lexternalisation du dossier litigieux pour payer. « Dans un environnement juridique où les courriers stéréotypés de première et deuxième relances sont inefficaces, la mauvaise foi du débiteur est facile à établir », estime un expert-comptable. « Cest lapport psychologique apporté par lagent de recouvrement, ajouté à ses qualités de négociateur, qui parviennent généralement à résoudre cette question. Il faut noter que lexternalisation coûte selon les cas 2,5 à 3% du montant de la créance pour les affacturages en plus dune exigence de gestion de portefeuille totale ». Pour les sociétés qui préfèrent le mode de lassurance-crédit, la prime versée pour prévenir les risques de paiement varie de 0,1% à 1,2% du chiffre daffaires assurable. Au Maroc, une offre adaptée aux PME-PMI moins structurées et le renseignement commercial demeurent la seule méthode utilisée pour détecter les débiteurs récalcitrants. Inutile dinsister sur le fait que lélément de confiance, qui est lâme des affaires, paraît introuvable à lheure actuelle, non seulement entre le créancier et ses débiteurs potentiels, mais aussi à légard des sociétés de recouvrement.