Les arriérés de paiement, qui sélèvent à 9 milliards de DH, continuent de fragiliser le secteur des assurances au Maroc. Les opérateurs du secteur croient que les nouvelles modalités de règlement des primes par les assurés peuvent résoudre cette question cruciale. Les nouvelles modalités dacquittement des primes dassurance peuvent-elles assainir limportant problème des impayés ? À cette question complexe, Ali Boughaleb, le délégué général de la Fédération Marocaine des Sociétés dAssurance et de Réassurance (FMSAR), répond par laffirmative. «Le client final détient les nerfs de la guerre, a-t-il affirmé. Il faudrait lui dire les choses clairement : lorsquil paie au comptant et dans les délais, il contribue à éradiquer ce problème». Il faudra donc attendre beaucoup de cette nouvelle réglementation. Le délégué de la FMSAR compte aussi sur le renforcement des règles prudentielles conformes aux normes internationales. Il faut remarquer que lunivers concurrentiel du secteur de lassurance sera «couronné» en juin 2006. À cette date, de nouvelles compagnies étrangères pourraient opérer librement chez nous. On pourrait aisément imaginer la baisse des tarifs au même titre quune amélioration des services proposés aux assurés. Mustapha Bakkoury, président de la FMSAR, a été très clair là-dessus : «lALE avec les Etats-Unis signifie que les compagnies dassurance étrangères pourront venir sinstaller au Maroc dici 4 ans, avec plus de facilités». Vers un retour à lorthodoxie «Pour les compagnies dassurance, a-t-il poursuivi, il faut préparer cette échéance dès maintenant et ne pas attendre la dernière minute». Autrement dit, au lieu dêtre subie, la transformation profonde du secteur de lassurance devrait être exploitée. Actuellement, le problème des arriérés continue dasphyxier les compagnies marocaines. Ces dernières ne disposent même pas aujourdhui de chiffres précis sur la part des entreprises dans la somme globale des arriérés. Si lon exclut le secteur automobile et celui de la branche Vie qui obéit à la technique du prélèvement, «toutes les autres branches sont concernées à des degrés variables», a affirmé Bakkoury. Seulement, est-il possible quune mesure décrétée puisse convaincre les débiteurs récalcitrants de sacquitter de leurs obligations ? Le président de la FMSAR est conscient de cette importante brèche quest limpossibilité pour certains dhonorer complètement, et dun seul coup, tous leurs arriérés. Il a promis à ce sujet de «faire preuve dintelligence et trouver les meilleures formules pour dépasser cette situation de transition». Il faut souligner que le secteur accumule des arriérés considérables depuis plusieurs années. Ces arriérés dépassent actuellement les 75% du chiffre daffaires annuel. Le nouveau dispositif de mise à niveau compte par conséquent adapter les circuits de distribution aux nouvelles exigences. Ces exigences dordre fiscal et réglementaire intègrent des ratios minimums au niveau de certains indicateurs de gestion qui ont considérablement réduit la marge de manuvre des entreprises dassurance en matière de recouvrement. Cest ainsi que «les entreprises dassurance sont appelées à revenir à plus dorthodoxie et de vigilance dans le recouvrement des primes», a assuré Ali Boughaleb, le délégué général de la FMSAR. Cest-à-dire quil faut mettre fin aux pratiques actuelles relatives aux délais de paiement qui ne devraient plus dépasser le 15 février de chaque année.